As palavras escapam-se a sensação se torna atrofiada Um poço seco Vou me sentar Um pássaro acabado de ser cansado pousará-se no meu ombro Assim não escreverei mais mas farei parte do mundo dele Vou ser um poeta (Caderno nº15 / 29-06-2022)
Toujours partir La table laissée à la pluie aux éreintes à l’attente du poème Ailleurs et pourquoi sans raison La beauté se forge dans l’élan à l’apparition soudaine d’une aube A hauteur seule d’une respiration (Cahier n°15 / 23-06-2022)
Alors dans une seconde il n’y aurait que douceur L’oiseau quitte une branche La lumière épouse la rugosité de ce mur Et la durée est autre Le corps emporté par l’étreinte ou la mort - Je ne comprends pas ce que je vis Je dessine des images que relieraient tes yeux Jusqu’à recoudre ensemble la paupière du soleil (Cahier n°15 / 22-06-2022)
Le temps s’étire il use la fatigue même Le pull est déchiré Mais la clarté se laisse prendre à l’attente A la porte l’orge des rats a poussé Et plus tard dans la maison les araignées gagneront Le soleil sur le toi(t) en équilibre sur un pied Comment dire Dans l’interstice du poème - entre deux jours Il y a le rêve et la nuit Il y a toute une vie (Cahier n°15 / 21-06-2022)
En toute beauté un lièvre s’assoit sur l’aube Et dans le parfum si léger des jasmins Nous rions A la joie des apparitions nous inventons des images qui disparaissent à l’encre des cahiers rangés Mais l’instant ô l’instant qui dé-termine ce réel NOUS VOULONS D’AUTRES MONDES (Cahier n°15 / 20-06-2022)
Comme la brume de chaleur enveloppe la dimension du regard Le chant (du coq) descend très lentement dans le corps Sans se connaître nous n’étions plus étrangers Ainsi tenus par la respiration des pensées - Et malgré la disparition des hommes Le goût infini d’un dépassement persistait Dans les cristaux de pierres il y a du soleil Et dans la mort toute proche la conscience De la possibilité intacte d’un amour Quand la clarté du jour se pose réellement sur la table où s’amenuisaient les désirs Il reste le rêve Et la beauté de tes yeux à la couleur incertaine Car même dans le sommeil nous nous étions aimés (Cahier n°15 / 18-06-2022)
Comme d’un mouvement de branche l’immensité du matin La joie que l’on cueille en baisers Il y a cette attente Il y a cette attente - Mais vivre me dis tu Et le tutoiement des heures que le poème poudroie (Cahier n°15 / 16-06-2022)
Le tourment jamais ne disparaît Il s’ancre caché dans un silence Et le poème (comme l’aube) ne résout rien Avant le soleil, il y a ce chant des oiseaux EPITHALAME Il fait jour mais nous attendons Alors (comme l’or) l’inquiétude s’oublie dans l’attente Quelques secondes - Un papillon déjà s’est posé sur une fleur violette de buddleia (Cahier n°15 / 15-06-2022)
S’entrevoit dans le regard ce qui déjà figure L’embrassement A l’instant ouvert joue le possible Comme on dégage des peut-être des idées trop certaines Quelque chose vibre et peut-être déjà résonne quand s’approchent les corps On voit dans le lointain le bleu traversement de leurs ailes (Cahier n°15 / 14-06-2022)
Dans les endroits du monde comme ciel un soleil goûte la pluie L’attente se murmure des heures entières Ici l’aube a surpris un rouge-gorge Là-bas à Algodoal Brésil déjà La nuée emporte les rêves La beauté se saisit violente aussi Comme son apparition (Cahier n°15 / 13-06-2022)
A portée des nuages le soleil par l’angle de sa vue redessine des contours L’image qui apparaît est tout comme le désir qui surgit Il ouvre soudainement l’impensé du sensible Les durées se superposent Le rêve enchâsse le réel A portée des nuages et d’une simple étreinte parfois se découvre le ciel (Cahier n°15 / 11-06-2022)
Comme geste quelques planches posées assemblées A la durée des jours la lumière devient celle de la blancheur du bois Lorsqu’une pièce apparaît Dehors les feuilles des arbres ici le poème lu dans la nuit Je suis (aussi) une forêt (Cahier n°15 / 10-06-2022)
Dans le gris (du ciel) il y a toute la peine indicible Qui écarte le temps assombrit le visage Une image une image - C’est de l’or Même pauvre elle dit encore Le monde n’est pas fini le monde est infini Où es-tu (Cahier n°15 / 09-06-2022)
Comme en silence à l’apparition majestueuse des clartés Le soleil perce le vert des feuilles lourdes et de la broussaille herbeuse De la trace lumineuse surgit l’ombre Ainsi l’image perturbe la durée On devine sur le mur lointain le grain de sa matière minérale et comme cachés quelques pétales de roses - Nous avions simplement traversé la pluie Peut-être la nuit aussi (Cahier n°15 / 08-06-2022)
La beauté hirsute d’un lendemain il reste de la pluie dans l’herbe broussailleuse Car l’image devient – sel au goût aventureux d’un départ Rien ne s’arrête et déjà dans le lointain le nuage s’in-forme Une pensée m’échappe Je ne suis pas sérieux et personne ne me croit Rien ne s’arrête sous tes yeux (Cahier n°15 / 07-06-2022)
Comme l’eau d’un baiser le soleil dans les feuilles du poème efface l’encre LA MÉMOIRE S’EFFEUILLE En fermant les yeux des visages apparaissent Ils étaient dans le rêve Alors se dessinent dans l’herbe de nouvelles ombres Nous nous allongeons dès l’aube aux blessures de nos oublis Rafistolant des mots aux mouvements des branches Comme encore se prennent des mains (Cahier n°15 / 06-06-2022)
La blancheur dans l’espace avant l’aube Du sommeil absent Je cherche des images comme d’autres le paysage d’une vie rêvée Dans l’interstice pâle on ne devine pas les contours La réalité est autre Il y a peut-être l’Amour - Vous savez ce fleuve de Sibérie J’ai écrit le poème je vous en donne le sens Dans l’aube blanche de ce rebord d’un fleuve On y trouve des étreintes éphémères qui tiennent lieu de promesses à des aventuriers Une photographie (Cahier n°15 / 03-06-2022)
Le vert est comme le vert broussailles Et dans la maison de terre des pensées en surgeons se vivent en désordre La joie celle de l’attente d’une aube qui parfois devient jusqu’à l’image De ce basculement à l’oiseau qui traverse Le café brûle à l’oubli aussi d’un vieux moteur de frigo (Cahier n°15 / 02-06-2022)
Voici déjà que s’ouvrent ces grands jours qui d’une épaule repousse la nuit jusqu’à l’été Ô les murmures Ô les pensées Ô les baisers Comme s’étreignent les étoiles même lointaines En lumières Elles frôlent la démesure Car il reste quelques rêves Il reste quelques rêves (Cahier n°15 / 01-06-2022)
Dans le miroir bleu ébréché du ciel roule le soleil boiteux A l’écartement de tes bras il redevient le parfum de la peau Nous sommes comme l’herbe sauvage aux frémissements des souffles Là-bas plus loin et plus loin encore Le désespoir qui gagne jamais ne touche le désir Se murmure la joie à l’ocre jaune d’une pièce Ou mieux encore à l’éclat de son or (Cahier n°15 / 31-05-2022)
Le soleil apparaît sur le mur à l’instant où l’oiseau se pose sur la barrière frêle de noisetier Le calme est immense et la beauté aussi A la vue de l’aube persistent les images d’un film de Bi Gan La nuit reste présente Un rouge-gorge maintenant sur la table tutoie l’errance de l’homme Les cigarettes arrêtent le temps Comme une étreinte Comme soudainement cet espace qui s’ouvre (Cahier n°15 / 30-05-2022)
Il faut faire surgir des images, les prendre à la vastitude du réel pour trouer (ou troubler) ce qui est. Le poème, c’est cela, l’image apparue, comme pensée d’un sens en cours de destruction. La beauté n’est plus une norme. Elle est, ce qui altère et fissure l’ordre ordonné du langage, façonné par l’image. Le poète – Moi, je, poête!, disparaît. Il reste la poussière de la pierre, la nervure de la feuille, ou l’or de la lumière. L’image te regarde, elle touche dans le jeu qui la sépare d’une sœur, ce qui manque. Ton langage qui n’est pas celui des autres, mais tu n’existes pas sans eux, le poème déchiffre l'aporie en lui donnant de l’air. Il vole. Le poète est Azor. Um ramo de cerejeira quase entra na casa A luz do sol na madrugada faz fremir suas folhas O mundo é mudo Nesse silêncio só percebo no seu sopro Um desejo de ser como um beijo pode caber o gosto do mar Na casa o ramo de cerejeira traz suas frutas em cima da mesa A mesa dos poemas (Caderno nº15 / 29-05-2022)
Un lièvre de l’aube épris de brouillard disparaît Hier j’ai ramassé des cerises Et l’un et l’autre se sont rencontrés à gorge de soleil désireux Devenant contre-image posée sur la table l’histoire ne se raconte plus Elle surgit à la persistance de tes yeux (Nous voulons d’autres mondes) (Cahier n°15 / 28-05-2022)
Sur la feuille de cerisier la nervure écrit le poème Dans le corps la pensée dessine des voyages A l’écartèlement du présent surgissent des images - Le temps se prend Elles apparaissent comme le fruit caché L’animal J’ai vu des aubes de clarté comme une table laissée dans la nuit pour courir les lignes de ta main Mais le poème qui suit la nervure a tout effacé Comme le frémissement du vent te presse de partir J’ai pris le premier train Où es-tu (Cahier n°15 / 27-05-2022)
Et les oiseaux très haut se mirent au café brûlant de la tasse L’infini comme reflet L’encre car la beauté (même laide) comble le manque Voici que l’image dénuée de sens s’envole elle aussi Dans un ciel à la traine les nuages Enveloppent leur vol dans un papier cadeau (Cahier n°15 / 26-05-2022)
Quelle image pour déjouer l’attente du même L’aube rend visible des paillettes de pluie ET LE SOLEIL ÉTREINT LES SOLITUDES Pourtant elle s’efface dans l’heure pour se rendre au marché des enclaves Il a plu Il en reste la vision comme la trouée d’un souvenir d’un mot Un décollement du ciel qui là justement manque (Cahier n°15 / 25-05-2022)
D’une étreinte avec le temps devenue végétale La pensée de cet amour surgissait comme une fleur De la pluie rit aux éclats Aux lèvres le soleil En visions le poème attache ses feuilles nervurées aux arbres attentifs Il est paraît-il une heure où la beauté s’est assise Ce devait être à l’aube Je veux dire sur la peau tout près de ce tatouage d’un oiseau Où es-tu (Cahier n°15 / 24-05-2022)
Au frôlement d’une branche - Elle entrerait dans la maison Le corps végétal de la durée enveloppe la pensée Je vis à hauteur de peau et cette pensée perçoit le froid Comme l’embrassement le temps Sans autre mesure que le bruit d’une pluie Ce matin (Cahier n°15 / 23-05-2022)
Le présent de l’apparition comme théâtre Il y a le frémissement de quelques feuilles Un soleil lointain - A l’épaule frôlée dans le sommeil Car la beauté même vieille est neuve Par principe Voici l’étonnement du jour en éclair L’émotion du théâtre Lorsque l’image à peine se dessine dans le langage des mots Dans l’interstice quand les rêves sont encore présents et que la clarté n’efface plus l’ombre mais la révèle (Nous voulons d’autres mondes) (Cahier n°15 / 20-05-2022)
A la mesure des absences de l’impossibilité de faire corps Les heures s’écoulent en solitude Comme l’écorce la pensée devient rigide - On finit même par ne plus espérer Rien sinon l’oubli Quelque chose en soi disparaît presque doucement L’aube seule en ses mouvements de lumière déjoue les attendus Il y a par la fenêtre toute une variété de verts De celui presque jaune à celui très sombre de l’obscurité La sensibilité au mouvement de la lumière (ses variations) sauve A la reproduction d’images inertes celle qui ouvre par son bord décollé Le sentiment d’une possible résonance à ce qui malgré tout vient (Cahier n°15 / 18-05-2022)
Comme à l’inattendu pointe un élan vers la fuite Le soleil ce matin a le goût du Brésil Il reste des possibles et ce désir Comme chaleur sur la peau renverse l’heure Déjà déjà déjà No barzinho escondido rua Pertence no Catete - Moço O que aconteceu durante este tempo todo (Cahier n°15 / 17-05-2022)
Comme la brise annoncerait la pluie L’image insaisissable de l’aube Le bleu disparaissant Il y a cette attente Voilà nous attendons Une pluie un baiser le chargement d'une page La joie toute neuve de l’heure Je voudrais prendre l’avion juste pour attendre Des pensées vers toi déjà s’envoleraient (Cahier n°15 / 16-05-2022)
A la vision presque désenchantée Le soleil prit la place Il y eut un instant de silence puis l’oiseau du jour chanta Le poème suivait l’intensité des clartés jusqu’à devenir Ombres Le mouvement dura quelques secondes pas plus Comme ces images en relief que l’on trouvait jadis dans les biscuits L’image avait bougé la tristesse n’était plus (Cahier n°15 / 14-05-2022)
D’une brume d’aube cette aurore comme eau Naît le soleil L’image même se déplie mille fois jamais la même D’un sourire caché dans un cri d’oiseau son envol A l’ombre dessinée sur le mur Il est tant de manières de raconter le monde Il est tant de manières de raconter le monde (Cahier n°15 / 13-05-2022)
A l’herbe sèche on devine l’été aux gorges folles de baisers inassouvis La beauté manque Comme on épuise une terre Des embrassements emplissent les pensées Une simplicité du bonheur ou encore Cet abandon à l’ivresse comme une soif irraisonnée de légèreté (Cahier n°15 / 12-05-2022)
Comme s’agence le bleu immobile de l’étendue azurée au mouvement vert du feuillage dans le vent L’image n’existe pas sans le mot Alors le soleil qui est comme le silence entre les deux pierres d’un mur A l’apparition de l’aube tutoie l’intimité des désirs D’une manière de dire D’une manière de voir NOUS VOULONS D’AUTRES MONDES Ainsi du poème d’une fugue révoltée ou encore de l’éclat de tes yeux au toucher de ma lèvre Sur ta peau (Cahier n°15 / 11-05-2022)
Dans le buisson ébouriffé l’oiseau dissimule ses murmures Plus loin une branche ploie d’un autre battement d’ailes Le soleil comme une aube Le jour indifférent à la mauvaise nouvelle des pensées traversées Je suis comme un oiseau rien de plus J’ai goûté la lumière (Cahier n°15 / 10-05-2022)
A l’énoncé le soleil L’image apparaît sur le mur où s’arrête le regard Le grain de la pierre sculpte des reflets La lumière est matière et d’ici quelques heures l’image oubliée Sera comme nuage dans l’azur ardent du silence Le poème est un clou sur la bordure du ciel (Cahier n°15 / 09-05-2022)
Le chant d’un oiseau écarte les bords de l’image appauvrie Peut-être l’air aussi donnant mouvement aux branches fragiles La fatigue l’absence d’espérance la solitude altèrent la perception la tension vers le poème disparaît Ainsi d’une aube presque silencieuse altérée par quelques pensées agissantes Comme un déséquilibre (Cahier n°15 / 07-05-2022)
A l’attente d’une pluie l’herbe sèche et jaune rit Comme on tutoie l’inconnu Je meurs je meurs dit la mère dans son lit A la simple vision de l’herbe brûlée surgit le poème Comme un débordement d’amour Le ciel est vaste dit-on Comme une ivresse pour conjurer l’oubli (Cahier n°15 / 06-05-2022)
D’un murmure (le chant d’un oiseau) L’image s’abîme en ondes profondes Comme un puits ou dans le lointain souvenir cet embrassement Il y a dès l’aube cet abandon au jour - Le corps se jetant dans la mer aux cris des envols Longtemps après nous sommes encore traversés d’images que le présent superpose Comme autant de poèmes sur le papier pelure Des baisers Ô des baisers (Cahier n°15 / 05-05-2022)
La lumière effleure le poteau de la clôture Soudainement l’œil regarde sa verticalité Le barbelé (le mot est plus drôle que sa réalité) disparaît quelques instants du regard Ainsi l’angle de vue dispose le monde Alors le soleil aussi en change l’ordre NOUS VOULONS D’AUTRES MONDES (Cahier n°15 / 04-05-2022)
Il tarde et dans le retard de son apparition L’étendue s’ouvre à l’infini boiteux Au peu d’une lumière grise arasant la vision Il manque une dimension Le soleil n’est pas le soleil Il appuie en profondeur les espaces laissant l’ombre déployer son langage La lumière est obscure Comme le regard soudainement reconnaît le visage Dans le doute (ce retard) L’inquiétude a touché Ton absence (Carnet n°15 / 03-05-2022)
De quelques pierres marquées à la craie l’ordre se recompose Mais l’espace entre les pierres reste silence Et la beauté de la durée précieuse Rend le vivant (ce que n’est pas la pierre) imprévisible Dans l’espace de ce jeu (Cahier n°15 / 02-05-2022)
Le suspens léger de la branche frêle dessine l’air invisible De l’or s’y glisse Comme la petite démangeaison du poème Le soleil (toujours toujours toujours) frôle une feuille On écrirait un baiser Mais le jour t’emporte plus loin sans rien savoir de plus Lorsque tu fermes yeux il reste un visage Cours Et le point où s’ouvre ta pensée embrasse tous les mondes Cours Du frôlement léger de l’air apparaît un désir Ignoré Cours (Cahier n°15 / 29-04-2022)
Regarde l’orange sanguine de cette aube-là a maquillé de rose La paupière cillée du ciel Sur ta bouche une étoile s'est assise Elle relie par son silence le jour et la nuit Et l’œil qui déjà écarte son iris devient toute la clarté de l’étendue On dit - Le silence n’est pas assez vaste L’heure le déchire Je voudrais être là où ne savent pas aller les mots Pour attendre Attendre quoi Je voudrais revoir l’aube (Cahier n°15 / 28-04-2022)
Sur le buffet le soleil appuie le rectangle de sa fenêtre Les statuettes d’Eugène Diwa attendent Voilà c’est une fête qui est là comme étreinte On oublie cela - L’attente joyeuse de l’instant Et de croire tout autant à l’envol comme à la chute « Je tomberai dans l’azur » dit l’oiseau Nous Nous baiserons à table et de rire trembleront les arbres Aux soupirs laissés de notre nudité (Cahier n°15 / 17-04-2022)
A la nervure déployée d’une feuille Le poème aventure sa promesse Nous connaissons les images l’espace clos de notre imaginaire forgeant notre tristesse Au jour à l’herbe haute A ce soleil Il faut tenir le point en équilibre Chercher la résonnance d’une lumière et d’un mot d’une couleur Rappelle-toi nous eûmes des étreintes comme des amours secrètes Elles furent cette insoumission à ce réel des heures Ainsi le vert se tourne à la lumière Le jour aussi nous libère de représentations acquises pour suivre à l’inconnu L’image qui apparaît (Cahier n°15 / 26-04-2022)
Le goût de l’amer reste dans la bouche L’écœurement ouvre la poitrine Sur la table le poème écartèle ses bords pour toucher la pensée Un rectangle de lumière s’étire sur le sol Avancer comme on coupe l’herbe à la saison Comme on renverse le sort ou bien s’obstine Ce qui sauve (Cahier n°15 / 25-04-2022)
De la douceur reste malgré tout toujours la même Cette lumière du soleil qui échappe au poème Se pose dans l’herbe haute et déborde l’image (Cahier n°15 / 23-04-2022)
Car ce qui arrive et la broussaille herbeuse le dit La pensée se perd comme un souvenir sans étreinte Ce jour est non plus sans soleil NOUS SOMMES D’UNE TRISTESSE INFINIE à ne plus rêver que de fleurs Ou de révolte violente (Cahier n°15 / 22-04-2022)
La brume incertaine tutoie le soleil dans la nuit Bien sûr il fera jour Bien sûr la route apparaîtra Mais l’indifférence est telle A l’obscurité répond le rêve le repli sur soi Tout va bien On s’habitue jusqu’à la solitude Jusqu’au cri que personne n’entend plus Et l'aube L'aube vendue sous le manteau comme image illicite d'un souvenir perdu Restera comme poussière vidée d'une poche sur la table Rendue à l'insignifiance (Cahier n°15 / 21-04-2022)
A la matière de la lumière l’aube loin des mots Sculpte sa durée en mouvement Comme une pensée instable et plus légère encore que le souffle léger de l’air La clarté laisse apparaître le monde semblable au désir sur la peau La soudaine espérance de nager Assis à la table et regardant dehors Loin A qui s’accorde à cette heure le jour donne sa résonnance Le mot écrit peut garder son silence Et cet amour Son secret Le soleil percera les nuages Le cri des autres enfin S’entendra Ô cette clarté (Cahier n°15 / 20-04-2022)
La blancheur prend le pas sur le gris du nuage Le chant de l’oiseau (celui de l’aube) ne trouble pas le vert ébouriffé du jardin La pensée cherche son sens Car la compréhension s’arrête où s’ouvre l’inconnu Il y manque l’élan celui d’une intuition ou d’un engagement du corps - Je ne peux pas ne pas La clarté différencie les verts L’oiseau silencieux portera l’heure plus loin Tu restes là au désastre d’ici tremblant Tout restant possible (Cahier n°15 / 19-04-2022) [note pour Horatio]
Seuls quelques oiseaux décousent le regard fermé sur l’image attendue Ils traversent et le jour qu’ils ont ramené du lointain allume ses lueurs Tandis que sur le mur le calendrier fixe raconte encore les saints Dans le mouvement contradictoire des envols se dessine l’insaisissable des pensées Comme jadis en aventure on admirait l’évadé L'image déchirée laisse voir Leurs prodiges (Cahier n°15 / 18-04-2022)
Le rouge-gorge attend les cerises peut-être pour conjurer sa peur A l’heure fixée sur l’immuable nausée des rancœurs Mais le fascisme est déjà Là dans les pensées Dans le ciel d’une aube brouillardeuse aucune réponse Et le poème lui comme le soleil Persiste d’exister Aussi dans la rue (Cahier n°15 / 16-04-2022)
A la lueur d’une aube comme s’ouvre un cahier Le soleil plonge dans l’herbe haute verte humide de rosées Des désirs et des sexes la lumière inonde le perçu Des images déchirées s’envolent Ne restent que les corps épris d’ivresses et de parfums D’attentes A l’étreinte débordante de la nuit Allez allez vers le soleil Il s'appelle le jour Le poème y meurt à la beauté d’un ciel A la laideur vaincue L'image se détache du monde (Cahier n°15 / 15-04-2022)
Dans un très grand silence quelques pétales d’un cerisier chutent de leurs fleurs Et s’ils rythmaient le jour Ce ne serait plus la durée des heures mais leur délicatesse troublante qu’il faudrait prendre pour mesure Le monde ne serait-il pas autre A l’apparition du jour dit-on Un oiseau chante Comme la pensée nécessite un point de vue et l’œil Un battement de sa paupière (Cahier n°15 / 14-04-2022)
A la bouche du brouillard la clarté diffuse s’éprend d’un bois posé de noisetier Une barrière Dans le ciel en ascension deux pigeons s’ébrouent y laissant quelques plumes à l’envol des heures L’herbe haute de toutes les nuances du vert allonge comme une femme un désir de chaleur lumineux C’est une puissance étrange Le soleil d’un seul coup dissipe la brume et dans l’échancrure du ciel Se perçoit soudainement le bleu du poème attendu Ô voici sans les vouloir quelques pensées secrètes Vers toi (Cahier n°15 / 13-04-2022)
Comme lavé par la pluie le ciel étire son azur Quelques voix dehors s’échauffent au soleil La lumière est une pièce d’or dans l’assiette d’un réveil Et comme souvent sans nulle raison aucune Une joie presque antique déborde de la table Un chant Peut-être le retour d’Oreste Qui sait l’éclatement des rires Dans son écartement le jour prédispose On rêve d’une fête Le ciel et que finisse Le temps des assassins (Cahier n°15 / 09-04-2022)
L’aube est passée son trouble encore dans les branches du cerisier J’écris sur ses feuilles en mouvement Car rien n’est fixe et la pensée à l’arrogance des certitudes s’ouvre A ta main la caresse d’une fleur Comme s’oublie le sentiment Alors le monde change Le réel se perturbe Pense pense à cet embrassement Au devenir au-delà de toi-même dans la nuit Je ne sais de quelle couleur sont tes yeux Et dans le jour « acalmé » Je vois ton regard à la translucidité de l’aurore (Cahier n°15 / 08-04-2022)
Des aubes à la lumière étrange presque grise Personne ne viendra ici Comme d’un goût de métal le ciel se recrache Et malgré tout encore Le chant d’un oiseau (ce jour-là) transforme l’image Ainsi le point l’infime Désordonne l’immuable (Cahier n°15 / 06-04-2022)
D’une attente tel le geste le plus simple d’un regard Au dehors La lumière triste des jours épouse l’écorce d’un arbre éprise de lierre Quand la gorge d’un oiseau à la cime s’écrie Dans le silence qui suit d’autres dessinent l’éphéméride du ciel Ainsi des embrassements proches A l’inconnu de l’instant quand des lèvres se touchent (Cahier n°15 / 05-04-2022)
Un soleil dans une poche trouée Laisse l’ombre à son éclat Dans l’herbe toute haute qui se couche Et l’éclatant désir (le froid a passé) de provoquer l’heure Alors pour rien Seul et dans l’oubli des dehors s’impose le tutoiement En égales pensées de tout ce qui Respire (Cahier n°15 / 02-04-2022)
Il a neigé hier juste pour rire Et l’envol tourbillonnant des volutes sculptait le temps comme dans tes mains le poème Le morceau de bois ou encore l’impatience Il a neigé hier De quelques pensées la blancheur a rougi quelques joues De froid de joie (Cahier n°15 / 01-04-2022)
Comme se désagrège la nuit en lueurs L’oubli laisse ressurgir Ses images A l’abandon des étreintes comme on mange du soleil ou le simple repas Quelques mots traversés de pensées Le jour est un embrasement toujours Sur la peau la brûlure de se dire encore Tu es là Et dans l’azur laiteux des tristesses le cri des oiseaux inonderait Le ciel (Cahier n°15 / 31-03-2022)
De quelques fleurs devenues feuilles et jusqu’au poème Ce « sourire du vent » Si loin de l’arrogance la douceur étonne Dans le ciel qui devient Comme neige (Cahier n°15 / 30-03-2022)
Le jour tremble Comme en inquiétude toute action paraît vaine En apparition la clarté dessine les pierres et les arbres les maisons les jardins Et toute l’activité humaine en équilibre sur le rebord de ce doute Ce qui aussi est beau Comme vacille à l’œil l’image toujours différente Échappe à ta raison Ce qui la rend nécessaire (Cahier n°15 / 29-03-2022)
Dans les mots du déjà la lumière invente l’instant Au désarroi les poèmes se ressemblent Ils disent d’autres poèmes le monde nous échappe La clarté accroche quelques feuilles naissantes Ou bien le rire d’un enfant Combien de secondes cette joie durera-t-elle Le matin déplie sa candeur à la beauté d’une image qui « déjà » n’est plus Et pourtant et pourtant Je ne t’avais jamais vue (Cahier n°15 / 28-03-2022)
Dans les bras même à la fierté du soleil Les insectes se réveillent On murmure des extases Et le jour se tisse de toutes ces matières Un « partage du sensible » d’où s’écarte le poème donnant chair à cette pensée Une manière de dire s’écarte d’une manière de voir Dans la blancheur d’un oubli (le reste du monde) Le désir simple d’un baiser au grain de la peau Comme on garderait la lumière entre les mots de l’espace silencieux Du cahier refermé Adressé (Cahier n°15 / 26-03-2022)
Ô comme à l’instant du trouble J’affirme mon ignorance Le point c’est le soleil En fermant les yeux Je vois sa chaleur dessiner derrière mes paupières Des mouvements étranges Des images comme de la vie au microscope Les cellules L’inquiétude ne disparaît pas (surtout pas) Elle se noie A l’apparition D’un oiseau (Cahier n°15 / 25-03-2022)
De l’inlassable que tu ne peux saisir mais regarder D’une heure lumineuse comme frétille ce baiser au goût d’une lèvre dite Et qu’il faut ressentir à la fleur de la peau toute entière Alors la pensée apparaît comme poème Se tisse d’une lumière un regard Monde Juste l’écart de l’inusité Apparaît l’improbable Insaisissable aube qui en génie transforme le jour (Cahier n°15 / 23-03-2022)
En éclats de rires le jour débarbouille ses rivages Ce soleil est grec et sa joie nous échappe Puissent nous traverser ses morceaux de lumières Comme taches éparses elles jouent aux ombres C’est une fête (malgré malgré) Puisses-tu y accrocher ta pensée Comme vole dans le ciel un amour Qui ne peut être retenu (Cahier n°15 / 23-03-2022)
D’une incroyable légèreté ce ciel se teinte de rose Ou peut-être de rouge devenant un nuage Quelques assiettes sur une grande table Ce jour-là déborde déjà du poème par ses couleurs Qui sait si les fleurs ne ressemblent pas à l’aube Au sang Jusque dans notre cœur (Cahier n°15 / 22-03-2022)
Au pli du toit sous le ciel Nous sommes restés longtemps Nous goûtions la douceur (Les fleurs de cerisiers) de l’après-midi Les heures descendaient jusqu’à l’épuisement des mots des désirs Alors dans le lointain crépuscule et presque malgré nous De la beauté marquait le silence comme impression Nous n’aurons plus jamais sommeil La nuit sera notre espérance (Cahier n°15 / 21-03-2022)
Voici comme présent l’immense détresse des jours Quelques poèmes n’y suffisent pas Nous tenons sur le bord à peine Quand d’autres s’agitent - Ils font le monde dit-on Alors nous regardons le soleil debout Les mains dans les poches à la lèvre un désir Celui de renverser tout ça Nous l’inventerons ce monde non pas pour « finir » comme on dit Plutôt pour commencer En beauté Et la largeur du ciel ne sera qu'un début (Cahier n°15 / 19-03-2022)
Comme en écartant les bras à l’inverse de la prière Le souffle allume le jour Et l’oiseau traverse Et l’arbre apparaît Et Bohumil Hrabal sur le rebord de sa fenêtre La joie forgée de quelques débris ramassés Sur le revers du doigt l’encre du poème qui ne s’écrira plus Mais la pensée vers toi Comme « Noces dans la maison » Car la lumière parfois est aussi comme un baiser qui s’envole (Cahier n°15 / 18-03-2022)
Soudainement dans l’espace d’un silence tu écris (encore) Telle cette image qui fut donnée au crépuscule Et qui persiste Quelque chose reste d’un amour d’un désir et même d’une perte Un objet manquant qui fut donné ou encore l’instant d’une étreinte Comme cet or vieilli pris dans les cieux aux branches du soir Capturé Il est incroyable de voir et de se dire que de la pensée naît Indifférente à ce qui est vu mais consubstantiel à la matière de ce qui est perçu Ô comme nous avons d’espaces (Cahier n°15 / 17-03-2022)
A la couleur sable de l’aube dépassée le ciel Laisse aux mésanges le goût sucré des fleurs A le regarder un irréductible surgissait Un sentiment aux yeux rougis de poussière D’insomnies Nous voulons un autre monde comme la pâleur de cet ocre embrasse l’océan NOUS AIMONS (Cahier n°15 / 16-03-2022)
Il y a un peut-être qui reste Comme le vêtement oublié sur la barrière Qu’un autre viendra chercher Peut-être Ma grand-mère attendait des heures derrière une fenêtre Elle parlait seule Je l’écoutais en cachette saisissant quelques mots « Peut-être nous irons Peut-être tu viendras » Le poème est le lieu du peut-être aussi de nos disparitions La joie si fragile des fleurs ou alors ce baiser presque dans l’escalier Sans savoir si peut-être nous nous reverrons (Cahier n°15 / 15-03-2022)
La branche tremble sous le poids d’une fleur L’image délicate d’un mouvement apparaît dans le miroir du poème Tu remets tes cheveux Une mère une fille une amante Dans le geste il y a toute la lenteur du monde oubliée Comme l’heure étirant un souvenir Celui d’images persistantes aspirant à durer Dans le revers trop étroit de ce présent esseulé Le futur déjà vient déjà crier (Cahier n°15 / 14-03-2022)
Il y a cet élan l’aube toujours Hé hé Alors le soleil se baigne dans une mer L’herbe haute scintille encore de cette pluie de la nuit La question se retourne Elle n’est plus comment espérer Mais comme l’heure ouvre ta pensée Que de beauté ou de laideur de tristesse ou de joie Tu tiens dans ta main cette pierre En la serrant tu entendras Mon cœur (Cahier n°15 / 12-03-2022)
A la mesure du poème Comme vent ou pluie A l’hésitation d’un mot - Reviendras-tu Le travail avait forgé des heures jusqu’au sommeil On parlait de destruction des gens mouraient La télévision orchestrait la douleur Quoi d’autre Quelques oiseaux s’envolent dans l’interstice A hauteur d’une respiration nous voulons vivre Quand tout sera fini Quand tout sera fini Que restera-t-il comme vie Quand tout sera fini (Cahier n°15 / 11-03-2022)
Le café se réchauffe et l’aube déjà morte Dans le ciel on redécouvre la peur J’ai eu des nouvelles de Ksenia L’herbe frémit au déjà dit Tout ne va pas bien Mais il reste des peut-être il reste des incertitudes Le malheur non plus n’est pas sûr dit-elle Des emails se croisent De l’histoire surgit (Cahier n°15 / 09-03-2022)
Le ciel devient rose à l’apparition des bourgeons du cerisier A cette heure d’aube où boivent les oiseaux Une résonance est possible un accord donné au reste du jour Le poème devenu cette parole tenue Comme le pas d’une vieille d’un enfant d’un souvenir Dans l’interstice naissent d’autres mondes Des regards Ceux-là ont l’humilité de ne pas comprendre ce qu’ils vivent L’effroi d’abord laisse les yeux rougis eux aussi Comme le ciel le cerisier ou le goût resté sur la lèvre D’un baiser sans désir disant simplement l’immensité du temps (Cahier n°15 / 08-03-2022)
D’un jour comme hirsutes quelques fleurs sauvages Au miroir d’une pensée sortie des heures des informations La beauté est partout forgée aussi du clou rouillé qui ouvre la plaie La main devine ce que le regard tend D’une lumière un souffle une absence Le poème tient jusqu’à la seconde d’après seulement Et alors et alors L’or du soleil répond en écho dans le ciel sa blancheur Quelques fleurs sauvages à tes yeux Quelques heures (Cahier n°15 / 07-03-2022)
Inlassable à l’inutilité de chercher des images - Je sais des gens tenir de presque rien Le soleil a lavé son visage au savon sous la pluie Sur le peau son désir Dans l’éparse des poèmes l’écart inespéré Ou bien cette tentative de vivre Son existence A cela répond l’arrogance du monde (Cahier n°15 / 05-03-2022)
D’une trouée ou d’un débordement le poème Altère l’ordre donné à l’aube qui s’impose Quand à l’oblique du toit apparaît le soleil Comme le silence Comme l’effusion Ce ne sont pas les images qui manquent Mais celle pauvre de leur démembrement Notre effroi à l’impuissance des heures Comme s’échappe la pensée en mots qui la saturent Ce qui manque c’est le point Ou encore ou encore Un peu de cette joie qu’enfant tu accroches au présent Ô (Cahier n°15 / 04-03-2022)
Des aboiements se déchirent des restes de nuit En cauchemars laissés sur la table Et la douceur d’un ciel apparaissant en sa pourpre violine MÊME jamais n’arrêta l’inquiétude Alors quoi Le battement d’un cœur errant cherchant la résonance d’une onde Comme parfois le vent d’une risée sur l’eau déjoue par sa surprise Le fixe de ta pensée Ou peut-être seulement quand s’ouvre La fenêtre du matin Et que la sensation de l'aube est aussi celle du jour Si ténue soit-elle (Cahier n°15 / 03-03-2022)
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Comme pointe le rouge bourgeonnant d’un cerisier Sang A l’écart du monde dit-on Mais le monde il l’est aussi Dans la liste de courses j’ai cherché de l’espoir Quelques secondes Un oubli Une mésange jaune et bleu apparaît Le monde est si petit (Cahier n°15 / 02-03-2022)
Comme en beauté du silence les mots S sont exclus de l’image « Nous sommes sidérés » A pied hier j’ai touché le nuage J’ai goûté comme un baiser le bout de tes doigts Rien d’autre à l’inquiétude que cette part Dans le souffle doux de l’hiver paresseux Parfois aussi les mots s’absentent de ne plus savoir comment dire Ce qui tremble (Cahier n°15 / 01-03-2022)
Dans la gelée le soleil s’est engourdi L’herbe blanche frémit au souffle léger et froid du vent Dans le lointain d’un amour il y a une espérance Toujours Car nous sommes de ceux qui n’avons que notre peau pour traverser Ce temps Sensibles Nous sommes alors le soleil les fleurs mais aussi toute la brutalité du monde (Cahier n°15 / 26-02-2022)
Ici nous écrivons des poèmes Dans la doublure du ciel Bleu comme un envol d’oiseaux surpris dans une étable Ce matin la gelée je suis allé chercher le pain Nous vivons de déboires amoureux ou encore de comptes effilochés dès l’aube Nous apprenons des nouvelles Tandis que le soleil comme une phrase qui ne finirait pas dessine sur le mur des ombres A la télévision (Cahier n°15 / 25-02-2022)
De la beauté comme apparaissant d'une lueur Malgré tout malgré tout (Cahier n°15 / 24-02-2022)
Dans le revers des mots le silence Quelques oiseaux immobiles ont laissé passer le soleil Comme pierre le temps étire sa béquille A l’indétermination blanche du ciel On suspend son manteau On s’assied La table est si longue qu’on y reçoit aussi La souffrance Quelques vieux (Cahier n°15 / 23-02-2022)
Dans l’aube déjà donnée Voici les premières fleurs d’une épine sauvage Sur le chemin déjà chante leur blancheur Si passager que soit l’élan il emporte Et la joie éphémère de l’instant Ouvre ta paupière quand frissonne la peau au toucher possible De ce monde (Cahier n°15 / 22-02-2022)
D’un chant de pluie dans le matin jusqu’à tenir l’éclaircie La voix s’est tue Le soleil J’ai bu le café Quand il s’est assis Tous deux Nous pensions au Congo (Cahier n°15 / 21-02-2022)
D’une ligne en pensée L’aile de l’oiseau s’est ouverte au soleil Et nos embrassements à la joie des appels L’inconnu des étreintes On se demande alors Qui a volé le monde (Cahier n°15 / 19-02-2022)
L’aube est loin comme la main cherchant une pensée Le vent résiste en paroles creuses Sur la table délaissée Jadis nous aurions vu apparaître UN SOLEIL le col de son manteau relevé sous la pluie Dans le reflet de la vitre sa solitude se briser Comme les verres d’alcool bus aux Illuminations Dans le lointain des clartés il nous reste l’attente alors infinie Le poème La joie intacte d’un désir Là où fut laissé Son manteau (Cahier n°15 / 18-02-2022
Se murmure en beauté la nuit Ce manteau d’encre du poème Lorsque tu es partie j’ai gardé ton regard Comme pierre précieuse d’une étoile Depuis le gouffre le cri sourd - Nous étions déchirés Jusqu’à l’apparition des couleurs bleutées de l’aube Je ne crois en rien d’autre Et dans la joie d’un rire l’oiseau s’envole Car j’étais trop fragile aussi pour être triste en durée jusqu’au soir (Cahier n°15 / 17-02-2022)
J’ai écrit des baisers à la douceur de ta bouche Le sentiment était souffle Comme on ouvre un regard Peut-être la douceur peut-être la douceur Notre représentation du monde est langage Sur ta lèvre (Cahier n°15 / 16-02-2022)
Comme deux corps serrés Des nuages striés dans la lumière étendent leur drap à l’infini du ciel L’aube les sépare au sentiment petit d’être seul La beauté devient comme une mer L’étendue allume en clartés Des radeaux de pensées (Cahier n°15 / 15-02-2022)
Le bleu de l’aube fut lavé par la nuit La pluie Comme on traverse un champ a laissé son miroir L’attente s’y est posée Jusque dans le murmure de la vie s’est glissée (Cahier n°15 / 14-02-2022)
Sous le pli du soleil Le gel brillait comme l’eau au désarroi de l’absence La lointaine rougeur d’une lèvre L’herbe haute malgré l’hiver Comme temps laissé à l’écriture du poème restait la durée Ce n’était pas le souvenir - On s’en fout Mais la matière du ciel renversé sur la table (Cahier n°15 / 12-02-2022)
De l’obscur le plus profond cette nuit dessine des jardins Aux ombres en majesté de quelques arbres Des rêves s’accrochent aux squelettes Des images révèlent des pensées qui redeviennent Images Le noir se dissipe Le jour n’est pas encore le jour Il n’est que poème Une suite musicale s’écartant du silence (Cahier n°15 / 07-02-2022)
Au rideau tiré de l’aube avancée l’or Comme en mémoire des jours lointains Éclaire aux interstices laissés Un morceau de terre Le rayon est oblique il traverse la pièce Ainsi le soleil Frôle de l’épaule d’une statuette à la fenêtre jusqu’à son ombre sur le mur Ce qui nous sépare du présent (Cahier n°15 / 05-02-2022)
Aux embrassements de l’aube quand paraissent dans le déjà les pointes bourgeonnantes Des fleurs Les pluriels se tendent en devenirs éparses de pensées La beauté se trouve là Rencontres inédites à la violence aussi des désirs Quelques étreintes longtemps après restées sur la peau réapparaissant comme images à la simple sensation d’un éveil La nuit est hiver et la morsure blanche Comme la voix (Cahier n°15 / 04-02-2022)
Nous manquions de beauté et l’absence dessinait son attente aux frémissements d’un contour De l’encre arguée de ciel ou juste d’un élan Courir dehors à l’appeau de la pluie Cette intuition Tu es là et le mot qui tombe de tes yeux sur ton cœur Fend le bois comme la hache Ainsi apparaît La béance L’improbable Une couleur Le chant inattendu d’une voix ou déjà le presque d'une pensée Nous manquions de beauté Il n’est rien d’autre à chercher (Cahier n°15 / 03-02-2022)
Au lointain d’une étoile la blessure rouge de sang des baisers troués teinte l’aurore comme jamais VISIONS Je le dis ici Nous manquons d’images La nuit est comme une pierre et la durée comme le drap froid qui enserre le corps du sculpteur muet Nous assistons à l’effusion du réel acheté à prix de haine Reste du silence à l’étal déserté Même le cri ne s’entend plus Nous dessinons notre absence au carmin des poèmes Voyageons (Cahier n°15 / 02-02-2022)
Dans l’herbe haute on devine le chemin pour aller chercher le bois Un jour quelconque sur le gris posé à l’inverse du ciel Ici l’espoir n’est plus d’aucune utilité A l’idée des choses la durée dépliée des instants suffit Même parfois à fissurer l’opaque obtus des habitudes Il y a l’odeur du lait et soudainement aussi son renversement Sur le feu (Cahier n°15 / 01-02-2022)
A l’aurore mouillée d’eau Le ciel comme lavé de regard Une nuance de vert apparaît Ô aube Toujours toujours à cette même heure acharnée Quelques fils seulement tiennent ma pensée Un poème cherché dans le lavis silencieux des oracles Comment répondre à l’arrogance du monde (Cahier n°15 / 31-01-2021)
Du jour comme matière la lumière baigne quelques oiseaux Ce baiser sur la peau reste Orientant la vision Des mondes - des mondes et l’embrassement qui l’accompagne Comme j’ouvrais la fenêtre à l’air frais de l’hiver Ô Nous étions Invulnérables (Cahier n°15 / 29-01-2022)
A l’invisibilité le nuage prenait l’aube Au loin l’aboiement Dans ce brouillard de pensées Trouver une pierre La table où s’écrit le poème Ce sont quelques heures Nous sommes devenus du ciel Comme un oiseau Un oiseau goûterait l’eau perlée de la pluie (Cahier n°15 / 28-01-2022)
Dans le presque silence cette aube-là appuie son front sur le matin vertical Des oiseaux en nuées lointains s’éparpillent Nous sommes restés encore car finalement les mots nous avaient trompés La sensation était tout autre Cette douceur infinie comme exilée A la branche nue d’un hêtre la lumière Comme se perçoit un sentiment Le pré-apparaître est un espace et toujours cette image dans le coude du monde Ton épaule (Cahier n°15 / 27-01-2022)
D’une image la lente très lente apparition du monde Quelques instants se déjouent ses autres représentations Le poème est le cœur L’aube écrite est une image figée Elle rejoindra les autres posées les unes sur les autres dans le cahier Rangées Disparues Mais l’image apparaissant Son mouvement touche la fausseté du monde son arrogance à se dire Monde Comme si la vérité pouvait être écrasement D’un surgissement le jour et la seconde qui le suit Respire Comme le souffle du chevreuil si proche Près si près Ah Si l’on pouvait choisir Son miroir (Cahier n°15 / 26-01-2022)
D’un nuage juste la pensée car le feu s’éteint Comme un éloignement Ce ciel étoilé fut rare De ses brisures une image apparaît Un scintillement Alors regarder la nuit dans le froid Ainsi du suspend d’un regard perçu ou encore du poème La pointe d’une obscurité comme lèvres Un baiser dans le noir (Cahier n°15 / 25-01-2021)
Un ciel translucide diffuse une clarté dorée Des restes recouvrent en angle l’herbe blanchie par le gel Comme matière une vapeur de lumière inonde la vision Le soleil luit sans que l’on puisse en rêver La mesure (Cahier n°15 / 24-01-2022)
A cet instant toujours je vois ton visage L’aurore écarte ses doigts Tes yeux prennent sa couleur Quelques secondes Tous les poèmes sont inutiles tous les souvenirs comme les hommes meurent Mais de l’étrangeté reste Celle d’une joie rageuse qui en beauté déchire ton désespoir A l’ignorance de ce qui malgré tout peut-être prolonge ta vision Tu es l’aube (Cahier n°15 / 22-01-2022)
Après que ce tout de la nuit se brise Les miroirs mentent à l’aube Ils sont le faux du monde et toutes leurs représentations s'effondrent Pourtant il reste du rêve comme un désir de peau au désespoir de nulle attente Cette persistance inconnue forme visage Dans le repli d’un ciel tourment d’un arbre ou chute d’un oiseau Car nous avons eu aussi des embrassements Et l’éclat tel un caillot dans la gorge te posa Immobile Ravissant le mouvement des couleurs nouvelles d’un amour (Cahier n°15 / 21-01-2022)
Des lèvres le murmure margelle du silence appelle Comme troublerait l’obscurité un feu Mais rien Les mots tombent d’un baiser perdu dans le puits Et encore Ô fuir la clarté et le monde Comme poème déjà disparu Je vois l’aube (Cahier n°15 / 20-01-2022)
D’un écartement de bras le ciel Une pensée traverse La beauté brûle en lueurs des restes de nuit Comme rêves donnés à l’aube Poèmes baisers incendiés Ce jour est un embrassement Et dans le lointain des amours ou des espérances échoués comme carcasses à l’abandon La clarté touche Ton insatisfaction (Cahier n°15 / 19-01-2022)
Reste dans le lointain comme aube une pensée désirable Intacte qui même lorsque tout amour a fui persisterait comme lueur Une joie stellaire comme pierre froide touchée de la main La main qui seule sait le murmure de la sculpture Alors cette solitude de l’aube devient humaine C’est-à-dire commune Vois-tu Alexandre (Cahier n°15 / 17-01-2022)
A l’attente presque irraisonnée du jour Comme ce papier déplié sans nouvelle Dans la noirceur du bleu apparait le branchage Ce fut un poème écrit à l’encre Il faut le réécrire Un autre jour un autre amour une autre attente Le papier sur la table laissé aux insignifiances de l’apparu comme déjà presque oublié Mais un autre jour un autre amour Une attente toujours (Cahier n°15 / 12-01-2022)
D’un rouge-gorge attardé le matin d’une pluie fine A la délicatesse de l’ailleurs Rien ne dit le lointain si ce n’est son silence « Je ne suis pas d’ici mais d’un envol prophétique » Un chant comme un souvenir déjà soufflant Cette nuée d’oiseaux Au loin (Cahier n°15 / 10-01-2022)
Car le sensible résiste même jusqu’à la folie Il s’agirait alors d’une apparition - Une autre image Chercher dans le monde des sommaires Une table de matières vives As-tu déjà aimé sur une table Et le rapprochement des cœurs Viandes à l’étal des désirs Il pleut la terre s’engorge Et déjà quelques arbres ont leur soif DE SOLEIL (Cahier N°15 / 07-01-2022)
A l’immensité du ciel comme de la joie Les nuages traversent des morceaux de regards L’époque petite a vidé son temps comme bassine Mais après après Un éclat de soleil ne suffit pas Une main non plus Que faire de l’immensité ressentie à l’étroit des discours On rêve d’une pluie d’orage à la pointe violette Ou encore d’une fleur D’un amour improbable ou seulement peut-être d’une révolte (Cahier n°15 / 06-01-2022)
Aux lueurs aux lueurs comme feu A l’instant même de cette aube A ce point où sur une corde un homme dansait C’est cela la mesure Quelques étoiles dans le ciel de la nuit Et la vie n’est autre qu’en éclats Le nom donné à ce qui les relie même lointainement Aux lueurs (Cahier n°15 / 05-01-2022)
A la profondeur de la nuit Le silence mesure notre attente Cette simplicité de l’aube Quand rougeoie la pensée aussi d’entendre le chant du premier oiseau ou bien celle (la même) de renverser ce monde (Cahier n°15 / 03-01-2022)
Quelques heures comme offrande la nuit d’une veille sans attente L’obscurité sans frontière La mesure seule d’une respiration Imagine J’entends la plante l’animal me comprend Et dans l’indécise matière la pensée Ouvre ton cerveau (Cahier n°15 / 11-12-2021)
J’ai touché le grain de la peau du ciel Au regard de la nuit comme une main aveugle devinant les contours Dans le noir j’ai perçu ses couleurs Refusant la nausée de l’époque Les sens ont ouvert ma pensée Le réel est plus vaste le réel est plus vaste Le bleu comme l’eau profonde Le sentiment Ou encore cette ligne dessinée du regard Sous ton œil devenant L’horizon (Cahier n°15 / 10-12-2021)
En étirant le rose jusqu’au violet L’aube dessine des lueurs verticales Au chant des soleils le vent traverse les squelettes sifflant des pensées Comme une veine ouverte le ciel à l’infini se colore On espère on espère Que cette fougue nuageuse à portée de main laisse sur la table - Ce que crie le monde en moi un peu de sa brûlure On espère (Cahier n°15 / 09-12-2021)
Aux couteaux aiguisés sur des pierres La lampe redessine des ombres oubliées Ils reviennent étrangers à la nuit et au jour Un vide un chef des aboiements Le ciel est une poche vide sans aube A la craie nous dessinons nos appels (Cahier n°15 / 07-12-2021)
La matière de l’obscurité dans l’absence du sommeil sculpte par des restes de rêves L’apparition d’images dénuées de sens Je ne veux plus voir Je ne veux plus voir Entre elles s’enlacent les jambes comme pensées et désirs Elles écartent la nuit J’ai ressenti la durée par le déploiement des sens Et le jour car il faut bien aussi qu’il vienne a gardé dans l’invisibilité du ciel Ses étoiles Ainsi l’aube laisse les corps séparés dans son peut-être à bientôt La lueur reste du rêve Je peux regarder tes yeux (Cahier n°15 / 06-12-2021)
J'ai regardé cette aube grise Détrempés sont les murs sales La durée a déjoué la vision J'ai aussi vu le vert La joie est grandiose non par dépit Dans l'écart de la durée entre l'œil et la pensée L'image est autre si le point de vue est changé C'est cela le théâtre et hop A écraser le présent le passé est devenu l'avenir par manque d'imagination "Être prêt" au futur se dit aussi Voici l'onde d'une clarté à la résonance nouvelle Et hop du nouveau (Cahier n°15 / 04-12-2021)
D’un rectangle de lumière suspendu dans la nuit aux appels laissés sans réponse Le vent traverse Des solitudes se croisent sans plus se perturber Personne ne se reconnait plus dans ce monde Se partage la peur l’inquiétude La justification personnelle de faire pour le mieux L’aube se renverse comme une assiette sur la table Le trait de lumière relie le jour à l’obscurité Quelqu’un pense aime peut-être Ou se sépare d’un de ses rêves L’absence de sommeil jusqu’aux premières lueurs Qui parle Car dans le silence froid de ces solitudes qui se croisent d’autres fenêtres se sont allumées Des cellules dans le corps déjouent la solitude Elles se rejoignent à la clarté naissante du bleu profond comme l’attente (Cahier n°15 / 03-12-2021)
Sur le vieux séchoir le linge aussi le soleil A l’oblique presque touchant la terre L’herbe détrempée L’image ne veut rien dire Elle prend le temps comme au mouvement les nuages prennent la lumière Seulement Je hais les postures et le récit des mondes obligés Quelques oiseaux traversent quelques pensées désapprises de mes incertitudes (Cahier n°15 / 02-12-2021)
A l’élan laissé du rêve Poursuivi dans le jour - ouvert comme une porte J’ai éteint les informations par défaut L’aube (encore grise) a nourri la table et d’un poème gravé dans son bois La chaleur d’un thé jusqu’au redéploiement des heures a tissé le sensible de la perception Du rêve apparaît le réel Avant même qu’il ne se nomme (Cahier n°15 / 01-12-2021)
Comme au frottement de deux corps la lueur Étend le ciel à la peau L’infini déployé du sentiment On le dit un embrasement soudain a déplié le jour Aux frôlements des regards le désir quitté la nuit Brûle brûle les feuilles des poèmes L’image est ce qui vient L’amour a tout brûlé (Cahier n°15 / 30-11-2021)
L’attente retrouvée D’ici l’heure le temps s’est rouvert Rien d’autre L’écart des secondes volé dans les veines de l’aube rosissant le ciel jusqu’aux baisers écartés eux aussi dans le temps Les feuilles se désagrègent en nudité des arbres Alors de l’or du soleil pauvre de l’automne à la douceur de la peau Une brume étend son écharpe à la longueur d’un champ Plus loin plus loin et néanmoins être là A l’étonnante vision l’attente toujours aussi touche l’espérance De qui de quoi de rien L’espérance (Cahier n°15 / 29-11-2021)
La pluie froide sur le jour gris comme pensée L’image peu à peu se désagrège laissant apparaître par instant Une clarté sans cadre à travers les nuages La peau goûte l’eau jusqu’aux lèvres de ce jour provisoire oublié comme vécu Lorsque quelques secondes seulement Traversé il n’y a plus d’attente Le visage et le jour se répondent Sans miroir (Cahier n°15 / 27-11-2021)
Aux mains le ciel La couleur comme grise et blanche perçue Lointains sont les embrassements Des vagues d’écumes emportent les nuages Une pointe de rose (Cahier n°15 / 26-11-2021)
Aux lueurs comme espérance vaine Le silence Rien ni personne Jusqu’à devenir soi-même l’heure traversée La solitude de la nuit Un rêve oublié Cette insatisfaction Dans le matin froid j’ai trouvé cette image ni visuelle ni sonore Une impression dépourvue de mots de sens Fendre la nuit comme on brûle Dans le bois s’éclaire du nouveau (Cahier n°15 / 25-11-2021)
Tout jour écarte entre ses doigts la lumière Matière de l’éternité de l’instant A l’infini de l’heure comme l’enfant s’ennuie à l’histoire racontée Je veux vivre je veux vivre Tout jour au point de son apparition est royaume La main découvre ce rideau de ciel Si pauvre si pauvre Un soleil d’automne n’y tient pas L’enfant sourit le monde s’agrandit (Cahier n°15 / 24-11-2021)
Les jambes croisées de la nuit n’attendent plus le jour Quand le monde s’entête à imposer ses clartés La douceur presque lente de l’abandon Un sourire J’irai ailleurs chercher ton baiser Ô aube comme on goûte le surgissement d’une heure ou encore d’un refus La beauté referme ce cahier (Cahier n°14 / 23-11-2021)
Dans l’ombre portée de l’aube De la nuit reste A la fenêtre se dessine le mouvement léger des feuilles sombres L’image disparaît avec l’heure Elle accroche son souvenir au cou d’un autre langage Comme à l’envers des indéterminations d’autres langages se croisent Ils tissent des regards qui échappent à l’ordre donné pour fini Et dans l’impression perdue de la nuit Des bras inconscients des corps qui les portent Se resserrent Tel cet embrassement resté de la nuit devenu dans le jour Cette image (Cahier n°14 / 22-11-2021)
D'une main nue dans l'eau très froide le cœur La nuit avait disparu Et comme soudainement l'inquiétude Le choc J'ai couru dans le jour couru chercher une autre main La tienne Au ciel nuageux des images Quelques secondes Nous étions le monde (Cahier n°14 / 20-11-2021)
D’un vieil or le soleil assis dans l’herbe effeuillée Le jour a des allures de soir Cette lenteur étirée des baisers comme lampe laissée à la lumière d’une étreinte Par-dessus le toit s’illumine l’étendue Se découvre la peau la caresse des heures à celles perdues de la nuit (Cahier n°14 / 19-11-2021)
Des quelques feuilles du cerisier japonais L’oiseau aux ailes verticales approche Le ciel blanc comme l’heure Ce temps s’ouvre à l’ouvre-boîte On y trouve des images déchirées Des ruptures des lettres écrites gardées Le passé comme un train Et l’oiseau vertical disparaissant à l’ordonnée Quand près de l’arbre il reste Cette échelle (Cahier n°14 / 17-11-2021)
Au plus proche du souffle froid de l’air de la couleur d’une pierre L’arc de l’aurore étire son bleu de la chevelure des arbres Instantanément elle marque le ciel de sa brûlure A la fenêtre restée allumée La nuit persiste en sa pensée Quand déjà le temps d’écrire est passé (Cahier n°14 / 16-11-2021)
Comme brume étendue la nuit disparaît dans les incertitudes La clarté déjà est une tache huileuse sur le papier du ciel où s’accrochent des feuilles Peut-être Peut-être A l’image gardée d’un embrassement s’avancera le jour qui d’une étonnante surprise (la ligne d’un trait) maquillera tes yeux (Cahier n°14 / 15-11-2021)
Regarde la nuit profonde s’est attardée Il nous faut tisser la matière même de cette obscurité Se servir d’étoiles et de rêves Penser Trouver dans les mots ce que le jour ne dit plus L’aube me traversera et dans l’espace infini de son redéploiement Nous garderons un peu dans les yeux Un reste de poussière (Cahier N°14 / 12-11-2021)
De la brume aux quelques feuilles mortes Dans la fatigue l’aube perd sa matière Comme s’échappe la couleur d’un ciel Ici la solitude ploie mais on devine comme en surgissements inattendus Les cris d’oiseaux ou bien le souvenir ou bien l’évènement qui vient La qualité d’une lumière qui puisse nommer l’heure le lieu comme in-séparés l’un de l’autre Devenant l'instant du poème ou de l'embrassement nécessaire à la seconde D'après (Cahier n°14 / 11-11-2021)
L’inquiétude accélérait le cœur La nuit devenait Aube insouciante de sa clarté Aux rythmes de son apparition dans le silence résonnaient les battements d’un improbable accord Comme cela l’inquiétude Dans le gris les feuilles restés encore sur les branches La tension d’une main vieille et douloureuse à la pensée encore du travail lointain Quand le corps se disjoint de l’image de lui-même Le cœur le cœur court à s’échapper lui aussi (Cahier n°14 / 10-11-2021)
Aux reflets (médiatiques) qui se reflètent eux-mêmes L’aube transfigure l’obscurité A la lenteur des disparitions oniriques Les rêves avant encore que le monde ne soit monde deviennent le mouvement de leur transformation Du miroir en sa fausseté la joie irréductible du surgissement Celui de sentir que le vivant échappe à toute représentation Comme de l’étoile laissée dans la nuit apparaît le nuage Rouge comme l’était l'orange traversant l'horizon En buée une ultime écharpe de nuit s'inverse dans tes yeux Mais ce n’est pas une information (Cahier n°14 / 09-11-2021)
Alors voici l’aube grise comme le bleu dessiné Nous laissant apparaître dans le jour Je te vois et ne sais rien d’autre Car dans l’inexact de l’image encore sombre l’imagination épouse les contours Dans le déséquilibre de l’heure se désagrège la nuit la minute la seconde Rien ne configure ce temps Je cherche l’indéterminé ce qui arrive Ce qui arrive (Cahier n°14 / 08-11-2021)
L’encre diluée du ciel d’eau n’est que mouvement de la lumière Elle détache la fixité des yeux de l’assignation à voir le même jour D’un lavis incertain troublant l’heure sombre Elle devient sans le savoir l’aube Pluvieuse en son écart saisi Comme la pensée triste devinée du regard ainsi soudainement changé Ô (Cahier n°14 / 05-11-2021)
Des ombres d’arbres dansent au soleil sur la table En images perdues (aucune mémoire ne les retient) Elles partagent et l’heure et le lieu Quelques secondes d’un redéploiement sensible Ainsi se tisse presque invisible le temps Invincible Celui de nos pensées traversées Rejointoyées (Cahier n°14 / 04-11-2021)
En larmes étonnées du soleil les feuilles déjà mortes inondent le sol L’air est presque froid Il y a dans le ciel cette trace violette Je dis - c’est une pensée D’un rayon qui s’achève à traversée verticale Un oiseau courageux dépare le silence (Cahier n°14 / 03-11-2021)
La veine violette du ciel laisse mourir le nuage L’aube sanguine affiche sa blessure Les bois penchés des clôtures en attente au désarroi des heures sont de vieilles croix Quand chaque poème chaque souffle en images pauvres envolées dessinent une autre seconde en larmes de rosée Ô des étreintes ô des mots aux heures mortifères Pour dire sans fin comme on forge Voici le soleil (Cahier n°14 / 02-11-2021)
Cette fois l’attente est vaine et rien ne vient plus nourrir sa promesse Que la pluie que la pluie que la pluie Elle traverse le corps la pensée jusqu’à devenir Ce ruisseau traversé d’un écart de pas Comme de rien Tout de même jusqu’aux bois aux écorces touchées humides embrassées Juste marcher dans la terre mouillée - Amoureuse dit-on des chaussures Je reviendrai m’asseoir à cette table le bois du poème laissé à la noirceur des arbres Quelques oiseaux sans plus (Cahier n°14 / 30-10-2021)
Alors comme sonne la pièce tombée dans un verre Une cloche lointaine appelle le soleil Dans le réveil les corps enchevêtrés La nuit écoute sa clarté En monde l’image première devient une pensée Jamais séparée de son heure (Cahier n°14 / 29-10-2021)
Aux ornements légers Je ne suis que parure - dit l’automne Je regarde ce jour La table a vaincu nos ivresses Le matin descend d’un ciel lointain Quand d’une arrogance inouïe (les feuilles ont brûlé) Je lui défie ses heures Ô juste la nudité d’un réveil froid Mais cet élan toujours Non pas d’anniversaire DU NOUVEAU Forger d’une pierre un soleil Le bijou discret d’une offrande (Cahier n°14 / 28-10-2021)
Dans le miroir un reflet Reflet d’un autre miroir sans image Reflet de reflet les miroirs s’échangent aux prix des absences de réel qu’ils façonnent à leurs images Sans aube Sans soleil Sans arbre Je ne parle pas des hommes Dans le miroir du miroir une idée fabrique le corps tout en le faisant disparaître Dans la rue personne ne se reconnaît L’inconnu est idée l’amour est idée le poème est idée dans la solitude des larmes quelques brisures de verre reflètent un ciel ignorant de ce temps Courant Courant à l’insaisissable mouvement des nuages Dans le miroir du miroir du miroir reste ton souvenir Il y a ton visage (Cahier n°14 / 27-10-2021)
Des quelques feuilles aux oiseaux laissées Prises en leur vol Comme d’une respiration s’écrirait le poème Au frôlement des souffles l’air devenant pensée Il est un espace où le mot découvre l’intime - un petit théâtre du monde sans jamais se montrer Voici comme clarté le ventre d’un nuage et ces oiseaux toujours qui cousent et relient chaque image Cette beauté à qui seuls les embrassements passés correspondent Dans le monde présent nous percevons notre manque Nous cherchons des images (Cahier n°14 / 26-10-2021)
Même emporté il reste de la nuit Dans le souffle le regard L’inexorable refus de cette clarté confuse Je reste dans le noir au gré de quelques apparitions mentales Loin de cet ordre d’apparat La cécité n’est pas l’absence d’images Je veux seulement me décoller de ce monde Comme d’un geste gauche Tenir cette obscurité riche encore de tous les possibles (Cahier n°14 / 25-10-2021)
Juste un oiseau il goûte le soleil L’eau à la brillance des feuilles a trempé l’herbe gorgée Dans un geste dépourvu de sens La lumière déborde du jour Ta pensée si proche de l’embrassement démesure le ciel Et la table où nous étions égarés a reçu notre étreinte (Cahier n°14 / 23-10-2021)
Comme fut ce baiser la lèvre à la peau du soleil Étonnante en surprise du désir traversé Cette pensée emportée vers cette lente ivresse A l’inconnu Voici des embrassements des étreintes et encore Cette joie envolée à la tristesse des jours quand soudainement apparaît l’insaisissable possible Le goût de la lumière sur le buisson de l’aube et l’odeur des jasmins aux parfums suspendus Voici comme apparaît baiser Ton envol (Cahier n°14 / 22-10-2021)
L'image juste disparue - je n'ai pu voir l'aube -, j'ai compris qu'elle écartait le temps, et l'espace aussi. Chaque image construite, chaque jour, est comme l'écart travaillé à ouvrir une brèche dans ce présent fermé sur lui-même: le souvenir étant comme le lien entre la perception d'une chose, d'un objet, d'un sentiment quelconque relié à la pensée d'un moment passé; l'avenir dans ce déjà là, qui ignore ce qui vient. J'essaie de travailler, dans le fixe de l'image, à l'apparition d'un mouvement. (Cahier n°14 / 21-10-2021)
Comme la pluie sur le vieux monde espère un soleil passé Des yeux refermés sans chaleur ne peuvent voir le jour Il pleut Il pleut sans plus voir les lendemains Souvent je préfère la nuit Jusqu’aux larmes Trouver dans ce chagrin l’espérance d’un rêve Aux lointains du présent (Cahier n°14 / 20-10-2021)
Pour R. Se détachent à l’obscur vaincu quelques branches noires encore de la nuit Ce poème est douceur à l’indépassable peine d’une femme n’attendant plus la clarté Elle voit comme s’égrène chaque seconde dans son heure Ainsi nous devenons parfois la durée Nous inventons cette espérance du présent où se reflèterait la lueur qui lorsque les yeux déliés du passé te montrerait aussi Le jour (Cahier n°14 / 19-10-2021)
Rester dans la nuit et se dissoudre aux lueurs opportunes (Je) A l’apparition des couleurs des écorces ou des dernières feuilles Traversé par le jour à l’arc du corps tendu La pensée résonne à devenir clarté Miroir à ne plus savoir qui des deux te regarde Dans le ciel voici l’aube Comme poreux sont les os des oiseaux à l’instant Je suis tout (Cahier n°14 / 18-10-2021)
Comme s’ouvre la fenêtre l’aube déjà enfouie pointe aux arbres Une lumière dorée Il s’agit d’attendre quelques secondes A peine une minute J’ai entendu récemment parler de la vie d’un fleuve Mais qui dirait cette clarté Traversant les os jusqu’à venir toucher le revers d’une feuille et mourir par tes yeux débordés (Cahier n°14 / 15-10-2021)
Comme s’étire l’or d’une fenêtre à l’espace infini de la nuit L’aube comme un embrassement Il reste une impression le sentiment chaud d’un petit animal J’ai souvenir d’un homme marchant dans la rue les deux mains sur sa poitrine Il retenait son cœur Peut-être d’un débordement de vie d’un battement de soleil Il traversait la ville Comme s’étirent à l’infini ces lueurs Voici le jour il démesure le rêve de ces surgissements inconnus qui frôlent la raison lorsque la peau sait devenir Langage (Cahier n°14 / 14-10-2021)
De la matière de nuit comme habit L’étoffe d’un rêve à l’endroit d’une table Ce noir émargé du réel où le sensible prend la pensée Coupe et découpe Voici de l’imaginaire Là où le monde s’égare en fantasmes Dans l’obscurité d’un songe à la pauvreté d’une lampe Comme ombre l’image Apparaît (Cahier n°14 / 11-10-2021)
Dans le silence et la durée les feuilles apparaissent Dès lors de leur brûlure de la saison L’ocre devient le poème Plutôt à cet embrasement la sensation d’après Quelque chose reste une idée un souvenir Cet « en-avant » de l’autre qui derrière lui changea la couleur du ciel (Cahier n°14 / 06-10-2021)
Le travers des arbres comme on perçoit le lointain Par le rêve Cette clarté débroussailleuse de visions Lorsque apparaît dès l’aube et par la fenêtre Cette première IMAGE déclinant la journée - Voici des hommes dans le déjà du travail (Cahier n°14 / 04-10-2021)
A l’oblique de la pluie j’ai penché la tête J’étais joyeux et sec J'ai pensé (Cahier n°14 / 02-10-2021)
Des yeux cernés aux rebords de la raison creusent dans la clarté animal su soleil - Il a déjà disparu Une pensée L’inconnu est ce qui manque Brusquement comme l’arbre avait commencé à se dénuder La peur aussi Disparaissait (Cahier n°14 / 01-10-2021)
Aux éclats comme rires dans le ciel mordoré d’oranges nuageuses Le suspens d’une image A la gravité des paroles « auto-faites » Souviens-toi La légèreté rouvre son manteau Là sur le cœur nous avons tant d’images Elles s’oublient dans le jour mais surgissent parfois A la beauté d’un ciel D’un regard Ton sourire (Cahier n°14 / 30-09-2021)
Dans l’avancée déjà ce n’est plus l’heure et nous courions courions La clarté s’était enhardie - J’écarte le monde dit-elle Et d’une joie inaudible (mais patiente) Elle habille les roses (Cahier n°14 / 29-09-2021)
D’un devenir ciel ma main traverse la nuit Comme elle remontait le drap à cinq heures Il fait froid Et les images venues du rêve ou de ce jour qui progresse démultiplient les possibles L’azur bleuté ou le nuage Peut-être nous reverrons-nous Voici une cohorte d’oiseaux Je suis l’un d’eux Car RIEN Si je partais Je n’emporterai rien d’autre que le soleil (Cahier n°14 / 28-09-2021)
Le vent arrache l’obscurité A son visage de nuit la violence siffle son dû Comme en pauvreté nous attendons le jour Tremblants On dit le souffle traverse Là-bas Un carillon de bambou éveille une partance Vers l’Est où le soleil Je laisse au miroir sa solitude Car déjà dans l’encre nuageuse se perçoit la clarté Vieille peau mangeuse d’inquiétudes On dit le souffle nous traverse Puisse-t-il aussi Emporter notre peur (Cahier n°14 / 27-09-2021)
Comme à l’immense étendue d’un dernier soleil la chaleur prenait les os emportant le squelette dans une danse élégiaque La pensée de mort était nuage Telle se percevait la fin A l’aube d’un matin si calme qu’on inventerait une fête un amour ou encore plus simplement le prénom d’une cause (Cahier n°14 / 25-09-2021)
Lorsque de rose s’habille à l’élégance portée la délicatesse de l’aube La peau découverte du ciel laisse apparaître en désir Sa clarté de couleurs Quelques feuilles effleurées de lumière L’instant comme cet embrassement secret Emporté jusqu’à - ô joie n’être plus soi-même La nuit disparaît devant cet aurore australe qui démesure ta raison La beauté n’est autre que la reconnaissance de ce qui t’est inconnu (Cahier n°14 / 24-09-2021)
De brume en sang Comme la blessure s’ouvre Ce sont des rêves Ce sont des rêves Courant sur la terre retournée des champs L’animal aperçu jusque dans le lointain l’aube Quand je quitte le sommeil je cris - Voici de l’obscurité Au monde rester encore Les yeux fermés (Cahier n°14 / 23-09-2021)
Ne serait-ce qu’à l’inattendu de l’apparition La lumière se heurte découvrant quelques branches Le monde déchiré Mais dans l’apparition même se joue son prodige N’apparaît-il ce doute qui déploie sa promesse Son attente Tu es là Et dans le réel de toute absence Sa clarté Dénoue l’avenir du présent en or Du possible (Cahier n°14 / 22-09-2021)
A l’obscurité pleine les mains façonnent de la nuit Espérant du poème comme à l’étoile Un marin traverserait la mer Demain le jour l’inquiétude apaisée Et la solitude à vieillir blanchirait aussi la pointe Nous étions du silence quand soudainement parlant nos lèvres devinrent des baisers A l’obscurité pleine de la nuit demain Comme un rêve (Cahier n°14 / 21-09-2021)
Aux larmes comme feuilles des adieux se détachent de la nuit A l’heure époque du jour Loin des embrassements des baisers La solitude des oublis quand ne reste plus que la ciselure du temps En images Saisir l’aube dans la disparition d’une étoile Lier à cet amour quelques feuilles déjà mortes qui pendent des arbres La lame brille dans le miroir d’un visage lisse Déjà déjà Ô ciel étendu de n’avoir su Aimer (Cahier n°14 / 20-09-2021)
La pluie a très légèrement mouillé la table La joie est partie comme de la terre dans la main Une pointe de froid Jadis tu courais pour un embrassement qui recommencerait la vie Aimer dans l’interstice des jours Comme au couteau ils ont laissé leur nom sur le bois gravé de la porte devenue dehors cette table Leur joie est écrite (Cahier n°14 / 18-09-2021)
Aux vacillements des lueurs se découvre l’heure Aussi de l’étendue en regard mesurée Cette aube presque comme donnée à l’animal qui boit Efface la peine de ta tristesse Par cette même image toujours - Se tisse à la lumière ton élan vers le jour Peut-être de la vie peut-être de la vie A la rugosité d’une pierre à la solitude d’une table quelques enfants traversent Ils rient Et dans la certitude de leur embrassement passager Tu opposes aux heures qui te guettent le sourire en un perceptible inattendu Jamais pour ce qu’il est toujours vers son ailleurs Ainsi de cette part gardée dans une poche Car déjà nous suivons le soleil (Cahier n°14 / 17-09-2021)
A la douceur infinie d’une nuit Comme mémoire le ciel débordant d’étoiles Le souvenir surgit comme manque De ce présent défini comme police Nous respectons nous respectons jusqu’à ne plus défendre qu’une identité fixe Mais la pensée échappe s’échappe La nuit le ciel cette table La peau perçoit le mouvement d’une onde comme voyage dans l’infini la lumière « Nous prenons le train pour Tarascon et la mort pour rejoindre une étoile » Je veux le désordre d’ici-bas et du schème normatif un glissement Un menuisier à son parquet regardaient soudainement dehors Ce qui est poème c’est l’irréductible manque tenant lieu d’un éclat de demain dans l’image bouleversée d’aujourd’hui (Cahier n°14 / 16-09-2021)
Ô fuir comme on dégage une table - elle ressemblerait au ciel Le miroir des images faites de brisures Rendre sa respiration plus large A l’étroit A l’étroit A l’étroit Et dans l’instant le chant inattendu d’un oiseau donnant à la durée sa démesure (Cahier n°14 / 15-09-2021)
(Cahier n°14 / 15-09-2021)
Se tisse à la lumière - Apparaît le jeu de la présence Et comme le vacillement inlassable d’une lampe Une pensée Se détourne du cours établi des choses dites Tendant vers l’inconnu comme s’endosse l’habit couleur de la trame du ciel En aurore déjà disparue Tu es comme un manteau de l’aube (Cahier n°14 / 14-09-2021)
A la percée lente de la lumière Comme chaque jour le doute Vacille la pensée Plutôt cette chose plutôt l’autre Et dans le désarroi de l’inconnu La peau frôle l’air qu’il faut traverser Asseoir le corps dans l’économie quotidienne Tout en espérant en saisir la tangente Comme appui pour vaincre sa Gorgone (Cahier n°14 / 13-09-2021)
A l’espace inapproprié du flux la vision soudaine d’un pêcher que personne n’a planté Ses feuilles déjà brûlent la saison Son feu la rend visible Comme l’attente qui ne se dit pas N’ose pas Peut-être le poème est-ce cela Ce qui ne se dit pas Trop tard trop tôt Jamais Il resterait l’espace d’une résonance où apparait dans cet « inapproprié » Le sauvage d’un pêcher (Cahier n°14 / 03-09-2021)
D’un embrassement lointain comme ce tutoiement d’aube Nous croisons nos solitudes à l’avancée En jambes de ce monde miroir qui vole nos images Dans ce repli de l’heure aurorale comme en attente quelconque Apparaît ce reste Un couteau sur la pierre nous avons mangé sur l’herbe Ce surgissement d’un désir d’une pensée incalculable Imprévisible L’attraction déjouée de deux corps célestes comme se déjouerait la trajectoire attendue des discours Voici des embrassements Regarde c’est encore Le soleil Niché dans sa beauté offerte A ton regard (Cahier n°14 / 02-09-2021)
En mesure de couleur comme se déplacerait le spectre (ô Hamlet) de la lumière Ainsi l’aube comme du lait transformerait les pensées Car je suis sourd du cri des informations du monde Ce blanc comme un drap Enfants nous jouions et le jeu consistait à tout lâcher pour tout recommencer … Pendant que des avancées de rose décalent encore le ciel Les arbres de brise s’enivrent ILS RIENT J’ai dû manquer quelque chose Comme un souvenir soudain Fait perdre la raison (Cahier n°14 / 01-09-2021)
A l’étonnement la nuit a gardé ses chaussures Elle reste Il y a de l’étoile sur la table Nous en avons mangé Par délicatesse nous avons gardé le silence comme on protège une flamme Avec nostalgie Cette nuit j’ai rêvé debout J’étais en Afrique à Brazza Ainsi l’on peut dire avec Galilée Dans la nuit Il y a aussi le soleil (Cahier n°14 / 31-08-2021)
S’ouvre comme à l’ouvre-boîte crânienne L’heure Les nuages étirent de l’infini Seul un oiseau Le poids est gris de ce jour Et pourtant S’ouvre comme en poitrine les arbres La pensée du peut-être à l’apparition d’un visage Toute joie se prolonge et résonne Malgré tout En dénote le bleu (Cahier n°14 / 30-08-2021)
La feuille gouttant la lumière le poème Sa nervure étire sa pointe Donner matière à l’invisible grain Forger les indicibles secondes comme en paupières le soleil devient rouge Apparaissent des formes devenant même visages Le pré-emploi des mots tombent à la veine coupée de l'œil Comme à la table des rires un éclat distord l’attendu - Ceci n’est pas le monde Sur son bord s’est assise Ta vision (Cahier n°14 / 28-08-2021)
Le temps donné au regard comme se découvre Un visage Non pas la sirupeuse lenteur mais la lame de l’Andalou découpant l’œil Voir Se dégager des clartés l’ombre Ce noir nécessaire au surgissement d’étoiles (ou d’un rêve) L’heure découpant son attendu Au métal rougi de l’horizon L’aube cicatrisée est encore une promesse (Cahier n°14 / 26-08-2021)
Sans fin ce mouvement Quelques feuilles des arbres dissimulent l’aube Alors le poème étirant l’obscurité à la rendre transparente Traversée de joie vaine mais son éclat tout de même A cette clarté comme onde Cette lumière oublieuse qui malgré tout gagne son élan embrassé (Cahier n°14 / 24-08-2021)
Ne pas y aller Rester à l’attente suspendue d’un mouvement de brume D’une apparition Dans Le Miroir Il y a le vent et Margarita Terekhova assise de dos sur la barrière Elle fume D’une attente De toutes nos attentes et encore (Cahier N°14 / 23-08-2021)
Alors se démesurait La mesure Le pas dans le blé coupé tenait du paysage Le champ traversé - Rejoindre la forêt ne serait ni l’éloge d’un repli ni la certitude du peu tant la pensée est étrangère Toujours Les mondes se traversent (Un jour j’irai de Rio à Brazza) Comme la terre de cette maison a lissé la paume de ma main Je veux dire lentement A cette mesure d’aubes que permet l’écart sur le corps Cette poussière DE SOLEIL (Cahier n°14 / 21-08-2021)
Agile en sa main Le bois s’assemble en morceaux Il devient le rêve Là où dormir Comme travaille une pensée sensible la lumière (mouvement) offre le temps De ce lieu Alors alors - Voici ce qu’est une apparition … Le prolongement d’un possible inconnu La ligne suivie de cette main courant la veine sertie dans cette matière Comme aux chemins boisés s’est rouvert le dehors Comme se partage le monde En langages mortaisés (Cahier n°14 / 20-08-2021)
Se cherche à l’incertitude gardée des apparitions Ce qui démesure l’infini de la ligne où pointe ce que comme une danse tu veux nommer Car une raison de vivre jamais ne sera raisonnable Le manque tient d’un embrassement perdu et gagné dans le même instant Vois L'ocre de la lumière De la poussière de terre rendant matière aux premières heures d’un soleil Goûte à la fraîcheur d’une feuille que la pluie de la nuit a su garder Pour toi Ainsi le jour n’a pas de raison Il est ce tort à l’écrasement de ta pensée assise qui dès lors qu’elle frémit à cette poussière devient aussi Cet ocre de la lumière qui écartant son langage figure cet élan que ta raison suivra (ô comme devenant beauté) (Cahier n°14 / 19-08-2021)
D’une confusion la pensée devenue nuage La table s’esseulait quelques assiettes un livre Les paroles déchiraient le papier A la nuit sans étoile en vain les rêves Une image comme secours Une couleur Puisque les règles étaient fausses demeurait encore ce désir d’échappement Une persistance du pas Celui du refus celui du chemin La joie déclarée d’être mouvement à la fixité qui s’impose Vol azur de cette hirondelle (Cahier n°14 / 18-08-2021)
D’un manque apparaissait l’attente Comme ces hautes herbes laissées à l’abandon La possibilité du jour était une couleur éprise de temps Une douceur gagnée Alors ce qui se mesure - le compte devient mouvement « Vitesse de l’intuition ou de l’amour » Une in-séparation Le vert rejoint d’une forêt tropicale Cette durée à la chaleur devenue l’espace d’une voix De tes bras (Cahier n°14 / 17-08-2021)
Les murmures presque silencieux des feuilles à l’or du soleil Déjà radieux Tes doigts tissent l’heure d’avec sa lumière Aux ultimes gouttes de rosée Il y a un poids du jour Comme on vend un fruit à l’étal débordé du marché Déjà on espère le repas Quand bien même ce temps serait lointain Les parfums sont des futurs aux agapes espérées de quelques impressions (Cahier n°14 / 16-08-2021)
Se détache comme interdite d’un lit d’herbes La pensée si joyeuse d’une ivresse J’ai brûlé des nuages jusqu’au bleu Le soleil était comme nuit Il brûlait par milliers d’étoiles Ce temps volé comme on ressent le corps se disant qu’après tout nous pouvons aussi aimer de la terre Comme une table mise avec des mots ses restes laissés dehors au débarras Du lendemain (Cahier n°14 / 14-08-2021)
J’habite ici dans cette tension irisée de la lumière - Vers Dans cette aurore je vois tes yeux déjà ailleurs Cette distance est un arc dans le ciel électrique comme le disque blanc A l’aveuglement d’autres images Le poème ne dit pas le monde IL L’OUVRE Le premier je t’aime l’onde prolongée de sa fulgurance Les foudroyés aussi ont une part de cette démesure (Cahier n°14 / 13-08-2021)
D’entre les feuilles que la clarté amuse « Le sourire du vent » Toute joie comme la beauté est un soleil Posé sur une pierre à l’herbe coupée Le doute est si grand d’être là qu’une image suffit à l’envol Comme rien Hier l’hirondelle est entrée dans la chambre Et tous les désirs avaient le grain bruni de ta peau (Cahier n°14 / 12-08-2021)
A la pointe du froid il y a aussi la douceur Une brume dissipée comme les corps Oubliés dans le temps tombé du désir Cette étreinte plus forte que le nom L’azur est une peau qui s’effleure à peu près d’infini Toute appartenance laissée au suspens d’une attente Quand à l'impertinence de l'aube Tu cherches le drap (Cahier n°14 / 11-08-2021)
La craie découvre le poème qui disparaît sous la pluie C’est cela la résonance d’un souvenir Une mémoire comme grain Millier de lumières Une onde Un tremblement La branche qu’il fallait couper entrée par la fenêtre SES FEUILLES Et par le prolongement d’un souffle d’air cette seconde est devenue mer Car aucune volonté jamais n’atteint ce qui disparaît Demande à l’étoile après S’il te reste un peu de sa blancheur Voici la pluie (Cahier n°14 / 10-08-2021)
A l’incertitude fera-t-il jour L’aurore s’assoit dans sa robe violette Vaincue en sa magie de transformer la nuit Je ne sais plus je ne sais plus Le miroir est une vitre une transparence anonyme où rien n’est plus que l’individu Jusqu’à cette clarté donnant à tous - Il fait jour qui s’est épuisée Je retourne au soleil … Il reste peut-être quelques rêves et après Dans les os les cellules ont aussi goût de profit Une désespérance Dans le dos de ma traine ainsi que d’un amour l’aurore disparaît Tout en laissant le jour bien malgré elle Apparaître d’un reflet Violet (Cahier n°14 / 09-08-2021)
D’une pensée prolongée par la feuille tenue fébrile à l’encre du nuage Voici L’écharpe des solitudes aux cous des pendus que nous sommes L’ombre se dessinant sur le sol Le soleil devenu vent Pauvreté d’image cherchant son partage Son commun qu’à la raison nous ne savons plus donner Cette part surgissant d’infini morceau de nuit ou d’étoile Que d’un rêve nommé hier encore élan Ou peut-être en ta joie course folle Déliée du langage haletant des jours trop semblables Cette pensée perçue à l’instant étonné de l’insoupçonnée De l’averse devenue promesse Voici Nous tenons du prodige Comme en ta main la chance de saisir l'aube A la ligne d'un éclat inattendu De lumière (Cahier n°14 / 07-08-2021)
Reste à l’atrophie mesurée de ces jours la surprise de ce qui peut encore tenir ta seconde Les livres éparses sur la table ouverte au vent Surtout cette pensée comme ivoire - Je te vois Alors nous reprendrons ce monde abusé Comme on dit comme on dit Le poème nous traverse Tu entends (Cahier n°14 / 06-08-2021)
Apparu presque déjà le jour en sa métamorphose Aveugle à sa clarté naissante L’image désormais bordée Au lointain de cet oiseau le chant En frémissements légers Comme un vacillement est devenu Monde (Cahier n°14 / 05-08-2021)
Comme les corps s’étreignent autant que de vivre Le ciel essore sa nuée Le désir à l’azur touche la peau d’une fleur Car la pluie reste tropicale Sur la pierre toute chaude de nos cœurs brûle à l’incandescence Cette larme qui traverse et dévaste l’aube En reste de la nuit (Cahier n°14 / 04-08-2021)
L’ocre de la lumière quelques instants avant que le jour devienne ce qu'il est m'ouvre Lorsque apparaissent ces images je ne sais pas qui je suis Le trouble est mon être M'assigner à un nom une date est affaire d’état solide Je ne suis pas une pierre Je suis alors l’ocre de cette lumière Et c’est pourquoi à cette heure je ne peux avoir ni de nom ni de date Car ce trouble est mon être Je suis comme l'acteur s’échappe en d'autres mondes qui lui aussi a besoin de ce trouble Je ne peux avoir ni de nom ni de date Je suis ocre de toute lumière quelconque Pigment (Cahier n°14 / 03-08-2021)
La seconde d’eau comme en minuscule le ciel Dure versée sur la feuille verte parcourue des nervures L’infini - Je m’étais endormi presque sur ta peau Il a plu et comme une forêt nous sommes devenus monde Vision transformée traversant son éclat Toute la magnificence possible Lumière comme reste la beauté (Cahier n°14 / 02-08-2021)
Comme s’effeuillent certains rêves en apparitions insensées Le jour s’ancre de nuit En incompréhensions il ouvre ses images déprises de mondes Un silence une perte une immensité blanche A l’inconnu de ce qui vient l’encre s’espace Sans savoir jamais s’il s’agit d’arrivée ou de départ Simplement nous disons Il fait jour (Cahier n°14 / 31-07-2021)
Tout est oubli comme hautes les herbes à l’abandon Suspens de l’oiseau à l’émerveillement Le temps se lie d’une lumière et d’une pierre Un couteau à l’appétit des désirs Un soleil d’eau et la lenteur de ceux qui travaillent à replier les étoiles - Papier de soie jusqu’à la nuit prochaine Cet oubli est magie et le poème une pièce de bois à l’écoinçon des murs Voici que s’envole une blanche c’est une tourterelle (Cahier n°14 / 30-07-2021)
C’est l’apparence d’une clarté le surgissement pressenti presque Et puis comme souffle ta respiration Pourquoi le monde n’est-il pas celui-là L’herbe a poussé sous la pluie l’aurore a regardé les ébats joyeux de quelques escargots visionnaires Appareillant le soleil (Cahier n°14 / 29-07-2021)
D’eau comme en mémoire des larmes A l’âpreté la douceur dessine ses formes dans le ciel NOUS NE SOMMES QUE NUAGES disparaissant deviennent matière Mais c’est alors que surgit la beauté comme fuite L'ourlet décousu sera comme un baiser dans la nuit l’aube aura des senteurs de terre Au loin au loin (Cahier n°14 / 28-07-2021)
Que veux-tu dans la nuit les corps épris Comme oubli dessinent sur la peau les caresses Dont il ne reste chers os presque rien L’infini n’existe que traversé d’images Des mots liant ce désir à l’offrande comme beauté même de notre éloignement Cette attente ô cette attente Car maintenant je regarde la pluie Je me souviens n’être que peau et déjà deviner tes pensées NUAGE Dans la vieillesse de cette nudité t’apercevoir au loin Si proche (Cahier n°14 / 27-07-2021)
A l’apparition d’une pensée comme image L’étonnement surgit en envols d’oiseaux Nuées insaisissables des embrassements L’aube des pressentiments comme en toute parole son ombre Autre monde S’affirme la pluie égale en toutes parts à cette nécessité présente D’un inconnu si vaste et rêvé Comme dépassement (Cahier n°14 / 26-07-2021)
Le souffle du dehors par la porte ouvre Le poème comme image donnée à l’instant Cette photographie la pointe du pied à l’équilibre Tout le poids toute la joie et la tristesse aussi Remise à l’attente suspendue Comme l’air traverse le corps Ta pensée dans cette lumière qui danse Que reste-t-il Que reste-t-il De l’image Dans le mouvement emporté (Cahier n°14 / 24-07-2021)
Comme ombragée l’aube délicate assure ses murmures La clarté prend la place d’une étreinte Serrés l’un à l’autre le jour comme battement du cœur de la nuit Le poème est image devinant l’infini sans lequel du silence rien ne surgit A peine la lumière dira l’apparition de ces choses L’aube à sa décohérence rendra visible aussi en pensée l’existant des possibles Ta beauté (Cahier n°14 / 23-07-2021)
Comme brûlent de vieilles herbes coupées Des nuages à la gorge sèche La forme se devine montant jusqu’au ciel Cette pensée à l’été déjà de la senteur des blés Un corsage entrouvert Rien ne dit ce silence Car le désir est offrande comme ta joie tenue D’une ancienne très ancienne promesse (Cahier n°14 / 22-07-2021)
J’ai laissé le silence prendre l’espace de ma poitrine Mort au jour donné à la résonnance Un arbre une herbe mauvaise prendre racine De durée en étendue cette image aux bords dentelés traversera Comme un fil où s’étendrait le linge blanc donné au soleil pour réfléchir Car dans la beauté qu’il nous reste (elle est infinie) L’image qui apparait a déjà disparu devant « En avant » comme il disait L’autre (Cahier n°14 / 21-07-2021)
A la fraîcheur de l’aube j’ai goûté aux lenteurs des oublis D’une désespérance folle à me pendre au ciel J’ai ramené des vols en cris d’oiseaux égarés Sur une aile il y avait le soleil Cette heure avait son langage comme une peau tatouée son ancrage D’une chouette un élan J’ai vu la sculpture abandonnée dans l’herbe Son regard définitivement perdu J’ai tenu quelques métamorphoses en violet tendre du buddleia … Voici quelques papillons (Cahier n°14 / 20-07-2021)
Comme presque le silence un paysage au loin quelques arbres passagers de vent Quel mot dit une pierre devant l’image réelle qui s’en soucie peu Du temps de la durée une pensée J’habite ici quelques secondes Ma conscience tient de cet équilibre entre l’image et le mot D’une porosité entre le deux Comme sont légers les os des oiseaux (Cahier n°14 / 19-07-2021)
Souvenir comme joie à l’étreinte des nuits reste la solitude Les mots sans appel au ventre creusé J’avais faim à la table d’une absence En regardant le ciel j’ai vu l’aube quelques animaux D’un poème marqué sur la peau comme infini Nous tenons de repères le blé ici la haie D’un désespoir traversé ou d’une inclinaison soudaine (Cahier n°14 / 17-07-2021)
Comme reflets les feuilles se découvraient d’or Dans le blé le chevreuil se baignait d’une image sans bord Traversée à devenir azur Ô cette chaleur de l’été dès l’heure refermée du rêve Des souffles se rejoignent à cet amour du soleil Monde Des lèvres auraient goûté ta chair Comme on s'éprend d'un infini Désirable (Cahier n°14 / 17-07-2021)
Aux yeux traversant comme mémoire la confusion des jours Tu apparaissais L’herbe haute le soleil s’étirant d’une pensée Jadis d’un voyage traversant la mer L’attente de se revoir Le regard inconnu brise la convenance comme l’étreinte le miroir Le temps est possible (Cahier n°14 / 15-07-2021)
Deviens de la nuit cette aube comme morsure du rêve Ce refus Nous avons dégagé les clartés garder en ombres l’indicible Au chant non tenu des promesses le désir tout pauvre de la peau Nous serons cela « cette nudité des jours » Comme rivage écume d’une mer déjouant le prodige Je ne t’attends pas (mais je t’attends toujours) Et dans la joie prise sur Cette étoile née d’une obscurité Moi aussi je veux Devenir de la nuit (Cahier n°14 / 14-07-2021)
Dans l’herbe foulée ô fougères exubérantes Les étreintes Nous sommes mouvements en images Projection de soi à la pensée d’un autre Embrassés Quand aux surgissements des cieux je devine ta présence comme fragile apparaissant ce bleu (Cahier n°14 / 13-07-2021)
De solitude comme aux gris du jour L’eau-forte laissée dehors sur le verre d’une table Rien n’espère et l’étreinte Apparaissent les formes miroirs des désirs Dans l’entre ciel et poème ce noir Si profonde est la chair (Cahier n°14 / 12-07-2021)
La pluie si fine perlait les feuilles A boire la terre étreignait le ciel Ils étiraient en durée ce temps Comme on tisse d’anciennes paroles en promesses Ce fut joie illuminée de te revoir Un visage ruisselant Comme s’ajourne un oubli Au manquement des jours (Cahier n°14 / 10-07-2021)
L’image traversée comme des mots en blancheur Un silence aussi de couleur Il faudrait déchirer le monde La nervure du poème apparaîtrait dans la main de l’avenir Comme on dessine l’Afrique en crayons de mine Quelques minutes à peine j’ai rêvé - Décidément vivre est peu (Cahier n°14 / 09-07-2021)
D’un silence soudain la main toutes feuilles du cerisier s’ouvrait Puis le roucoulement d’un pigeon avant le silence de nouveau Comme on cueille quelques fleurs Un tremblement A l’équilibre perdu peut-être apparaîtraient Quelques mots (Cahier n°14 / 08-07-2021)
D’une ombre de soleil laissée comme une écharpe j’ai gardé sur la peau un parfum Et d’une pluie aux senteurs de la terre « Je » s’est dissout aux envols premiers d'oiseaux cendrés Ainsi nous traversons l’azur Ainsi monde et même appartenance (Cahier n°14 / 07-07-2014)
L’arbre abattu souffle du vent roses couvrant le sol en abandons offerts Lorsque les corps s’éprennent il pleut Il est une joie des tempêtes qu’envierait même le soleil (Cahier n°14 / 06-07-2021)
L’arbre abattu souffle du vent roses couvrant le sol en abandons offerts Lorsque les corps s’éprennent il pleut Il est une joie des tempêtes qu’envierait même le soleil (Cahier n°14 / 06-07-2021)
Joie comme pépite tombée Pierre d'eau descendant à l’échelle du ciel Nos apparences Nous mangeons des étoiles à la solitude de la table Des pensées Voici les surgeons du monde Comme de la pluie encore de l’arbre ébroué (Cahier n°14 / 03-07-2021)
Aux envols laissés de roses parfums Les surgissements de l’aube en intuitions perçues découvrent les chemins herbus Je suis sauvage et ne trouve dans ce jour que quelques heures celles de cet infini Avant que le monde ne referme sa jambe en l’esthétisme maussade des assignations ordrées d'un sensible rayé (Cahier n°14 / 02-07-2021)
Brume à l’insaisissable La route comme en surgissements possibles - Voir le ciel Les herbes données de la pluie touffues Cette lumière opaque Le couteau ciselant sur le cœur Un nom ce poème Quand des heures se découvre en visage LA PLUIE (Cahier n°14 / 01-07-2021) Aux envols laissés de roses parfums Les surgissements de l’aube en intuitions perçues découvrent des chemins herbus Je suis sauvage et ne trouve dans ce jour que quelques heures celles de cet infini Avant que le monde ne referme sa jambe en l’esthétisme maussade des assignations ordrées du sensible rayé (Cahier n°14 / 02-07-2021)
Les yeux refermés sur le jour laissent le goût jusqu’au parfum du silence Image désapprise Comme en visage les doigts dessineraient des lèvres jusqu’au voyage d’un baiser J’ai vu ce matin d’autres manières Des roses japonaises prenant d’autres couleurs (Cahier n°14 / 30-06-2021)
Des absences aux longues manches des draps repliés d’une armoire Le vide des attentes Les jours comme les heures de pluie Quand le dehors n’est plus que visions J’aime les mensonges à la pliure de ce monde Le sentiment même faux d’un horizon à l’œil refermant sa paupière (Cahier n°14 / 29-06-2021)
Aux mesures de l’apparition du soleil la pensée trouve son étendue Comme sur la peau devinant le désir quelques oiseaux traversent en tatouages Le monde a ses langages et dans le réduit de mon cerveau Le poème a celui de tes bras Il faut une lumière d’aube Il faut un mouvement pour excaver des mots D’une matière en constructeurs Ô comme nous aimons sur une table remettre la cause Voici le bleu du ciel il se partage Je t’aime d’autant et plus (Cahier n°14 / 28-06-2021)
L’or solaire tissé des doigts de l’aube Frôle au vent les feuilles des branches penchées Cette clarté déjà oubliée surgit en étendue Et dans l’instant se baignant quelques oiseaux revenus eux d’Afrique Comme en mémoire touche et s’accroche à la hauteur Du ciel (Cahier n°14 / 26-06-2021)
Aux fleurs si légères balancées par le vent Toujours ce déséquilibre du mouvement quand apparaît la pensée Ce fut cette abeille ou la simple herbe sauvage Ce qui existe tremble comme en beauté jamais rien ne se détermine (Cahier n°14 / 25-06-2021)
A l’apparence admise l’heure trouble la forme de l'immobile Ce temps dérive de lenteur - L’image apparaît du fleuve sur le côté (la sensation devient pensée) S’ouvre comme on perçoit le cœur Je suis cette image Monde traversé de reflets de ciel (Cahier n°14 / 24-06-2021)
D’une vie manquée comme se dit le soleil cloué Prendre le chemin sans attendre à l’aspiration du vol d’un oiseau L’image se recompose par fragments sensibles La pluie assure sa continuité Voici qu’il pleut fermant son œil au surgissement Rêvé (Cahier n°14 / 23-06-2021)
De mémoire à la pliure du ciel l’horizon s’agrandit Sans autre mesure peut-être que l’infini d’un baiser La nuit fut lavée les rêves aussi plus tard étendus Le poème comme le gris presque vert de tes yeux Espace dans l’aube apparue des étés Le vert aussi de toutes feuilles embrassait nos regards Je me souviens (Cahier n°14 / 22-06-2021)
Le grain de l’heure apparaît comme matière d’ombre Jouant au soleil quand se redessine le possible - ta présence au mouvement des surgissements Cet « alors » inattendu d’une promesse oubliée inscrite et recouverte Trouve au vert d’une feuille comme au balancement d’une branche Existence Souviens-toi d’un embrassement Il est ton seul monde (Cahier n°14 / 21-06-2021)
D’étreintes perdues des branches enchevêtrées servent d’images à notre désarroi Il faut l’aube pour y croire et la pauvreté de l’espoir est comme cet air léger suspendant quelques feuilles Sur le chemin qui va vers le pain Croiser quelques oiseaux Je garde toujours une pierre dans ma poche Peut-être ma folie de vivre s’y accroche autant qu’à ces images qui apparaissent dans le flux comme éclat Reflet scintillant caillot d’une peine (Cahier n14 / 18-06-2021)
Dans l’image appauvrie nous souffrons de raison (Déraisonnable) Se découvre une feuille L’oiseau gardé de la pluie la couleur devient souvenir Mouvement Le factice apparaît tel Dans l’écart du poème les prémisses de l’envol Ce réel apparu que partage le sens (Cahier n°14 / 18-06-2021)
Sur la table la pluie laisse en miroir le ciel voyageur Mouvement des pensées en corps restés là Dans le hasard du peu - Une image apparaît par défaut La suffisance du monde Aussi ses mensonges Il reste des écarts l’embrassement de tes bras la quête du poème Comme l’indicible qui n’appartient à personne Ce manque Regardant l’oiseau Traverser son reflet (Cahier n°14 / 17-06-2021)
Car dans ce déjà où l’ombre s’étire Le soleil - Sans doute n’aurais-je jamais rien d’autre à dire épouse de clartés Ces quelques heures que l’on nomme « aube » et que l’entrevoyure volée à cet autre Ne cesse de nous dire Vivant (Cahier n°14 / 16-06-2021)
De ce vert qui patiente - Quelques oiseaux accompagnent Se tisse entre ces lumières ce jour de clartés désirables Comme ces baisers de promesse imaginant le soir Au vieil Hugo dérobé Une danse et dans la chaleur de ton corps Deviner l’axiome caché Des couleurs (Cahier n°14 / 15-06-2021)
D’un tendre soleil l’aube était comme un fruit Cette attente silencieuse et belle devinait son approche à l’esquisse d’une pointe Quand le temps perd son emploi redevient La durée Quelques chants surgiront redonnant l’espace déplié - Cette aube et l’image emportée Des nuées (Cahier n°14 / 14-06-2021)
Au salut de quelques branches tôt à l’ensommeillement gardé du soleil C’est une heure d’attente les mots n’ont d’importance qu’attestant les présences Dans l’inimportance se joue aussi l’espérance Au mouvement de quelques feuilles participant du silence (Cahier n°14 / 12-06-2021)
Aux pépiements quelques pousses de jasmin les oiseaux Éprouvent l’aube - Voici des pensées dit-elle Et comme fleurs le sensible recoud l’image déchirée De cet aller clair Comme on voyage ici à l’encontre d’une ombre (Cahier n°14 / 11-06-2021)
Et tout ne serait plus que beauté Surgissements des inattendus Magie Avant que ne se ferme le monde sur le « déjà » Avant de reconnaître de savoir Il faut la brûlure du désir La soif des bouches qui se tordent Car la beauté ne peut-être que laide à certains A vie A mort Dans la douleur infinie des ressacs Voici la mer Je pense à l’immensité comme étreinte A notre disparition comme nuit A cette beauté comme possible Car celui qui voit la première étoile gagne Enfant nous habiterons nos rêves Ainsi se déchire le journal de tes fausses nouvelles Beauté je veux celui des demains (Cahier n°14 / 10-06-2021)
Les murmures de l’été rouges en cerises tendent Nos lèvres vers le ciel Voici laissées les solitudes La peau du poème apparaît A l’offrande des désirs douceurs et sauvages des étreintes L’oubli comme perte Ce rouge est ce qui luit Le soleil (Cahier n°14 / 09-06-2021)
D’un réel à l’abîme des vertiges se construit l’odieux meurtre des sensibles ALORS LA PENSÉE DISPARAÎT Livrés à l’errance nous étirons nos blessures Jusqu’à la solitude de l’aube que pourtant nous traversons encore Comme on devine ce qui sauve (Cahier n°14 / 08-06-2021) Comme brume cette attente l’oiseau resté Aux surgissements (des représentations) Son chant traverse l’image muette Se pense par la joie l’inconnue de cette aube Offerte comme poème aux nues de cette indéterminée (Cahier n°14 / 07-06-2021)
Comme feuille j’ai deviné la lumière déjà L’autre jalousement se tenait dans le ciel Le poème alors sa distance à l’œil percevait la chaleur Embrasser l’infini Dans le vert transparent des nervures une pensée un désir Il faudrait déchirer le temps Les mots peut-être réapparaîtraient de l’exil (Cahier n°14 / 05-06-2021)
Pluies au dos des saisons ruisselantes des nuits Se souvenir comme écart aux présents du poème laissé désuni Chers corps ô pensées A l’infini de l’aube cet instant - Nous avons descendu le fleuve d’une étreinte gardée Cette seule Un baiser s’est écrit (Cahier n°14 / 04-06-2021)
J’ai retrouvé l’aube sable comme en mémoire se dessine le sommeil Creux des désirs aux caresses livrées Une pivoine s’étire dans les reflets du ciel Alors goûter en nombres papillons Ce ne fut qu’un baiser Disparu soudainement (Cahier n°14 / 03-06-2021)
L’heure indécise du jour à l’hésitation du soleil - Peut-être mesure-t-il l’infini J’ai manqué tant de choses Quelques oiseaux traversent horizontalement cette nouvelle Nous tenons l’un à l’autre A l’oblique d’un toit à la craie cette promesse Vue du ciel (Cahier n°14 / 02-06-2021)
Voici du désordre Vols hirsutes herbes hautes branches penchées Dessinées d’ombres de lumières Une joie prise à la raideur du vieux Lui-même espérant - J’ai rêvé cette nuit d’un corps Ce désir d’aubes aux parfums de la peau (Cahier n°14 / 01-06-2021)
Que brûle comme poème cette lumière du jour Aux surgissements de quelques pensées rares De défaites en défaites il reste les solitudes Alors la joie de l’aube cet improbable possible Comme il y eut les embrassements d’un soleil sur la haie Ou peut-être l’étendue sans fin de cette vision claire touchant l’infini Ce réel partagé (Cahier n°14 / 31-05-2021)
Au milieu des oiseaux indifférents Le soleil prend sa place Il appuie les murs laisse à l’ombre son attente D’un écart d’envol à ce mouvement lent (il disparaît) L’oblique des présences joue se partageant l’espace et la durée de quelques mots Quand le pépiement s’éloignant dit - Nous sommes ce poème (Cahier n°14 / 29-05-2021)