De ce qu’apparaît
la lumière
J’ai vu le changement
de couleur
de tes yeux
De l’aurore nous étions
témoins
Monde ouvert
prolongé l’un par l’autre
Cet infini
Alors la clarté
touchait la pensée
Désir d’étendues
à l’oiseau qui traverse
aux ombres
Aux étreintes
écorchées des corps
Devenues
mesure de ce temps
Résistantes
à l’abîme
(Cahier n°13 / 15-05-2021)
D’un geste
presque le bras
débordant du ciel
La danse
de pluie
marque son silence
Sur le visage
ruisselant
à la course suspendue
du monde
Il n’est que joie
l’homme qui n’avait plus de mot
Quelques instants
la durée chemine
à la raison du corps
traversé
De la pensée d’être
comme sans compréhension
ce désir
Devenu
Embrassement
(Cahier n°13 / 14-05-2021)
A la délicatesse
majestueuse
d’un silence
Comme se déploie
le regard
à cet infini
du désir
La mémoire
joue
traversant l’image
lenteur
d’une égarée
A l’aplomb de ta lèvre
quelques surgissements
déjà
Des mots
comme un soleil baiser
en mal
d’interstices
Rougissent
le ciel
(Cahier n°13 / 13-05-2021)
La chaise renversée
à quelques herbes
folles
D’une pensée précieuse
- un amour
Écarter les draps
au soleil
et courir
Cette beauté surgit
des abandons
des manques
de nos défaites
De la persistance qui nous traverse
De la joie infinie
des recommencements
De ce « malgré »
dissimulant
mal
Notre désir
(Cahier n°13 / 11-05-2021)
Se suspend le mouvement
agité
des feuilles
Quand l’ocre
de la lumière
apparaît
Je suis image
dit la beauté
Comme dimension perdue
du monde
Réapparue
à la durée
Envol d’un oiseau
où à l’embrassement d’une femme
s’enfanterait
son rêve
(Cahier n°13 / 10-05-2021)
Gosto do sol
Só de manhã
abrir a porta
olhar a luz
Me lembro da Bahia
Saudades
Vou escutir o Caetano
Ficar aí
imaginar o Salvador
o sol o atravessando
Sou de lá
(Caderno nº13 / 09-10-2021)
Comme d’un baiser
la pluie
au désir de ta lèvre
Nos corps
traversés
Nous étions même monde
Terre devenue
ciel
cette boue
Sur la peau
ruisselante de larmes
Alors avons-nous su
nous
Aimer
(Cahier n°13 / 08-05-2021)
Je me suis sauvé
au mur
embrassé de soleil
Quand l'heure
goûte
ses premières demeures
Dans le silence des chants
- une respiration
S'allumant quelques pensées
traversant
le néant
Je me suis sauvé
Comme on meurt
à la nuit
dans la magie des rêves
aux ombres restées
à l'aube
sur la pierre
Alors je me suis dit aussi
Sauvé
(Cahier n°13 / 07-05-2021)
A l'inéluctable certain
des jours
devenant jour
Cet identique refermé
- la vie pourrait être pire
Cet identique
Asséchant l'espérance
Alors la pluie
Alors la pluie
L'infinie tristesse de la grisaille de l'aube
Est suspens
le "flow" rompu
l'identique
Leurré
A l'oblique regardé
ce même
qui n'est plus le même
Voici
Des corps qui s'éprennent
dans le gris
Du matin
(Cahier n°13 / 06-05-2021)
Comme traversé de pluie
le silence
goûte la pauvreté
Des écarts
De vieux papiers
les poèmes
toutes les vies
Regardant
l'eau
Combien encore faut-il attendre
Indifférents
les avocats se taisent
- Voici des pensées
des pensées charmantes Ophélie
J'ai refermé la nuit
j'étais nuage
moi aussi
Traversé
de pluie
(Cahier n°13 / 05-05-2021)
Comme s'agite(nt)
se défont
les feuilles
A l'encre noir
de la pluie
approchante
Vent
à l'insaisissable
mouvement
Car la pensée traverse
comme l'oiseau
se pavane
Tout vivant est ouvert
Dans le matin fébrile
se déraisonne aussi
la mémoire
Le point n'est fixe
il cloue la mesure de l'instant
- le temps lui échappe
Je suis
posé à l'aulne
de ces
Vacillements
(Cahier n°13 / 04-05-2021)
A l'approche
se découvre
comme désir
Ce temps
donné à la lumière
apparue
Ô infini déployé
Reconstruire avec le monde
des baisers d'herbes
hautes
Ou encore
cette vie
écartée de l'usure
de ses mots
Couchés
voici quelques rêves
en images dégrafées
Comme dérobe l'aube
à nos yeux
endormis
Éveillés en promesses
(Cahier n°13 / 03-05-2021)
Olhando
sem pensar
o sol madrugando
Me sinto tão vazio
Acho que se alguém
acenasse-me
seu gesto me atravessaria
No entento
estou aqui
esperando para ti
Quem sabe
Talvez é a sua aparição
que me derá
Existência
(Caderno nº13 / 02-05-2021)
Comme jour
aile
tombante
devient
souffle
D'une pensée
restée
courte
L'oiseau envolé
dessine
des écarts
Ils ne sont que sens
au voyage
Aspirations
d'êtres
......
Ce monde se ferme sur sa haine
......
Dans l'azur porté
son vol
persiste
Persiste l'envolée
(Cahier n°13 / 01-05-2021)
Très simple
la lumière de l'aube
avait pris
la chevelure
De l'arbre
Les yeux s'ouvraient
sur le prodige
silencieux
De l'image apparue
Le pensée
en désir
ô rappelle-toi les embrassements
Déchire la laideur
des jours des jours des jours
Ce n'est que fragment
matière
du déchirement lui-même
L'image disparaît
mais elle reste
(reste reste)
A ton œil
accrochée
comme mesure
Du reste
(Cahier n°13 / 30-04-2021)
Comme le vert
était redevenu
la couleur
D'une patience
Le jour
apporte
son silence
Les mots comme pierres
disent les écarts
du chemin
Ici
apparaissent
d'autres repères
Ce n'est plus l'heure
ce n'est plus la place
Voici maintenant
le poème
Nous y habitons comme en songe
quand à la clarté
presque touchée
Se recoud l'infini
(Cahier n°13 / 29-04-2021)
Temps
à l'innattendu
redéployé
Quelques secondes
Cet écart de lumière
sur le morceau
de bois
Pierre
L'instant était mesure
du jour
Comme battement
A l'iris
De ta joie
(Cahier n°13 / 28-04-2021)
A la respiration
il devenait lui aussi
la brume
Celle légère
accompagnant
cet or
Il persistait
cherchait la beauté
dans le sens
du réel
Le point d'assise
- cette aube
était devenu
cet écart
De grandes herbes hautes
le regardaient
L'ail des ours
déjà étendait son parfum
La pensée pour se dire
avait séparé le monde
L'infini pour s'écrire
avait besoin d'un chant
Le poème était son intuition
La branche encore fleurie
d'un cerisier
descendant à l'oblique
saurait nous faire espérer
Ses fruits
(Cahier n°13 / 27-04-2021)
A l'incertain
de l'inquiétude
Vibre
ce qui perd
matière
La feuille
épousée du vent
dansant
derrière la fenêtre
Loin
de l'encre des pensées
Seule
restée libre
A son mouvement
(Cahier n°13 / 26-04-2021)
Du secret
comme le poème
caché
Laissé à cette aube
des embrassements
futurs
Dépris de nos impossibilités
Voici une joie
sans raison
abîmée
au désir
immédiat
d’exister
« Je jouerai de la flûte sur ma propre colonne vertébrale »
Écrivant la solitude
percluse des envols
Dans ce matin
de la nuit traversée
quelqu’un
Trouvera
ce reste d’amour
que nous avons renversé
Puisse-t-il
le garder
Comme présent
(Cahier n°13 / 24-04-2021)
Il pleut
des aubes
Comme pleure
ce futur
qui ne se rejoint pas
Le corps isolé
- Îles du temps
De n'être plus
que
regard
Alors dans ce toujours
de l'indicible lumière
Ce souvenir
La durée est l'espace de son étendue
Je voyage
et pourrais presque
percevoir
Demain
(Cahier nº13 / 23-04-2021)
Comme temps
mesuré
d'une respiration
Alors ce baiser
est suspens
D'un embrassement
quelque chose du monde
était
Re-joint
Et le visage d'une sculpture
oubliée dans l'herbe
haute
Beauté
J'ai décroché l'image
de son cadre
pour la laisser
Voler
Comme on oublie se souvient oublie
Cette pensée
que peut-être nous serions
encore
Traversés d'inconnus
(Cahier n°13 / 22-04-2021)
Le ciel
comme habit
et cette nudité
Qui pointait sa douleur
A l'image
belle
apparaissait la pauvreté
Qu'aucune tension vers l'écriture
ne sauverait
L'herbe coupé
et quelques fleurs
Dissimulées
Le peu qu'il reste
est un costume de cérémonie
Il sent le neuf
et l'odeur du pressing
mais il ne fut
Jamais porté
(Cahier n°13 / 21-04-2021)
Voici l'en avant
Je cherche le poème
Comme la place
à prendre
Car on ne partage pas le sensible
sans dérangement
Et la beauté s'invite
où elle
ne s'attend
pas
Je veux ce désordre
Que chaque rêve
affirme
L'incomplétude
De notre manque
(Cahier n°13 / 20-04-2021)
D'une pensée
l'envol
Chair des mots
du poème
A la matière
de bois
de pierre
De douceur
Il reste des rires
Et d'un archange
estropié
à la barrière
Le bancal
qui déjoue l'équilibre
Embrasse du regard
le désir
Suspendu
De ses ailes
(Cahier n°13 / 19-04-2021)
Vamos dar tempo
só me deixar
atravessar
Pela luz
Se trata
de aproveitar
uma hora
Um equilíbrio
Entre os raios do sol
as sombras
E o que é o seu lugar
Se fizer bem
então um sonho
parecerá a sensação
Acho que tem mundos
varios mundos
imóvel
estou os caminhando
Mas não sei
o pensamento
que vai surgir
Talvez só um poema
Talvez sua pacîencia
de mim
até
Seu olhar
madrugando
esse domingo
(Caderno nº13 / 18-04-2021)
D'éclats
de lumière
tenus camouflés
Dans l'herbe
(nous en sommes toujours à l'aube)
L'image
a retrouvé
du sauvage
L'oiseau attardé
- le pauvre
s'y baigne
Ainsi l'heure est insaisissable
La beauté de même
(allez voir De Villiers pour les clochers)
accrochée à quelques feuilles
Neuves
Nervées de tendre
Flamboie
Nous sommes majestueusement insolents
quand elle nous saisit
redevenant
Surgeons
Épris d'infortunes et de pirateries
(Cahier n°13 / 17-04-2021)
De la légèreté
comme
à l'oblique des toits
La blancheur
s'évapore
Quelques mots
ne sont
que le visible
Donné du monde
Car dans le secret
ailé du silence
persiste l'attente
D'un élan
d'un découragement
ce qui surgit
Est poème
Voici
la beauté n'est pas
celle des clochers
Mais l'insaisissable infini rouvert
à notre incomplétude
passagère
Perçue comme brume
au réveil
Du soleil
(Cahier n°13 / 16-04-2021)
L'orange se joue
de la blancheur
des cerisiers
S'agitent les premières
Feuilles
L'image est creusée
pour mieux s'y replier
elle-même
Mais il manque le goût
comme le désir
d'être
exprimé de l'étreinte
Il y a la pauvreté
et la perspective du jour
égal à celui d'hier
Mais non mais non mais non
Alors nous tendons
d'invisibles bras
écorchés de lumière
Ils prolongent des pensées
que nous débroussaillons
en peine
Quelques instants
l'ombre de ce vert
est encore espérant
Et dans l'instant
mais dans cet instant seulement
Nous crions
(Cahier n°13 / 15-04-2021)
L'image
défaite sur le mur
était une aube
abstraite
Le soleil
jouant
de ses absences
Et le mur
sans photographie
devenu l'espace
des abandons
Le carré de la fenêtre
s'y projette
à l'inverse du hasard
Quand seulement
la peau de ta pensée
écartée du monde
Perçoit
Ce qui peut-être
apparaitrait
s'il était
autre
Ne l'est-il pas
(Cahier n°13 / 14-04-2021)
Dans la perte
comme un nuage
s'en va
J'ai ramassé le bois
La gelée
qui dès lors
blanchit aussi le ciel
Moque les fleurs
dans leur tourment
Je voudrais
envisager
l'heure
Dans le violet qui passe
lui rendre
Son salut
(Cahier n°13 / 12-04-2021)
D'un goût de pluie
Celui des voyages
à regarder
le ciel
Transi le corps
à rechercher
du sens
Eau ruisselante
Visage
Nous persistons
N'ayant d'autre mesure
que nos embrassements
(Cahier n°13 / 10-04-2021)
S'oppose à la lumière
dans la gelée
la trace d'un soleil
Comme œil
il tient le poteau
d'une clôture
L'image serait plus vieille encore
si ce n'était l'oiseau
Traversant l'oubli
Je me souviens très bien de tes yeux
de leur couleur
changeante
Comme aile
ta paupière
différait ton regard
A la gelée vaincue du jour
persiste leur clarté
Rémanente
Nous tenant
comme espoir
(Cahier n°13 / 08-04-2021)
A l'aube
pointant comme équilibre
se jouait
Le dedans le dehors
Un tout
sans plus de séparation
L'être
traversé de soleil
voici des fleurs
elles naissent de tes bras
L'infini intranquille
de l'instant
Déployé en forêts
jusqu'à l'infime
presque
De ce souvenir
Une fois
Ce baiser
devenu
Monde
(Cahier n°13 / 06-04-2021)
Nous sommes
devenant seuls
L'oiseau traversant la fenêtre
ouvre l'œil
Comme la poutre
qu'il faut travailler
A mesurer du temps
L'oubli
d'un embrassement
Cher corps ô pensée
tenus à l'ossature
d'une charpente
Nous sommes vent
Restes
mesurés à celui
De notre sentiment
(Cahier n°13 / 05-04-2021)
J'ai ressenti le soleil
comme
suspendu dans l'air
D'une douceur
Son apparition
en ombres
sur le sol d'herbe coupée
Loin loin loin
Des cloches
ouvraient la durée
comme fuite
Alors que dans la nuit
le rêve même
Fut touché
(Cahier n°13 / 01-04-2021) Le poème dit
La peau comme langage
découvre
La pensée
A nu
nous sommes
dans l'écrasement
(aussi) sensible
De l'époque
Mais le ciel ne meurt
pas
Et dans l'orbe du jour
Nous nous réfugions
à nous reconnaître
Peau contre peau
En beauté
(Cahier n°13 / 30-03-2021)
Jusqu'aux fleurs
affolées
Ces prémices
d'une attente
troublent le temps
L'inquiétude
en son mouvement
cherche
Une image
Sonore celle-là
comme le vent
Alors (qui sonne)
révéler l'indicible
en habitant
de joie
L'étonnante fortune
(Cahier n°13 / 26-03-2021)
Car de la pensée
surgit
D'une aube
une promesse
Un désespoir
De cette incapacité à faire corps
avec ce réel
Empoisonné
Je brûle
je brûle
- dit-elle
D'un amour qui ne fut
jamais
mais qui pourtant
retourne le cœur
Nous volerons des étreintes
à l'époque
Et ce désir
comme la caresse
d'un soleil
jeune
Habille le jour
Celui-là
rien d'autre
Car déjà
ma pensée
s'évanouit
A l'oblique
(encore)
d'une clarté
(Cahier n°13 / 25-03-2021)
Comme on regarde
penché
L'oblique
à la lumière
qui vient
(Il faut découdre l'habitude)
De ses premiers rayons
le soleil joue
Entre espace et durée
d'une situation
d'où la pensée
Surgit
Cette oblique est poème
étreinte
au monde
Peut-être même
Apparition
(Cahier n°13 / 24-03-2021)
Je n'ai gardé que la nuit
Dans le revers d'un rêve
l'oiseau
m'apporte une feuille
Le poème attendra
Je goutterai l'aube
d'abord
sans rien connaître du jour
Qui suivra
Même seul
et l'oubli
Sera comme cet envol
- Je n'avais rien écrit
Une pensée
Et dans l'éclat
furieuse
Ta beauté
(Cahier n°13 / 23-03-2021)
Cette image-là
n'est pas le reflet
Le spectacle
n'est plus sur la scène
La fausseté
rend visible
Le mépris
C'est la fragilité qui le dit
"Nous ne voulons pas seulement
faire spectacle
Nous voulons la dignité
pour tous ceux
que vous ne comptez pas"
Cette image-là
est belle
Dans les palais
il y a le carton-pâte
Sur le théâtre
les corps les voix
bien au-delà
de celles de ceux
des acteurs
Quelque chose apparaît
Cette image-là
Inverse les rôles
(Cahier n°13 / 13-03-2021)
Sur le théâtre
il n'y a plus d'acteur
Juste la mémoire
d'une voix
la présence oubliée
d'un corps
Il brûle
Il réchauffe encore
un vieux spectateur
Encore
Entré pour cela
Le feu
Caché dans le vieux "spectre-acteur"
Et dans le lointain
comme s'allume
l'aube
Celui-là pense
un amour
une révolte
le souvenir de sa mère
Et l'acteur se dit
qu'il est l'image de celui-là
et celui-là
qu'il est tous les acteurs
qu'il ne connaissait pas
Qu'il a besoin du monde
pour pouvoir être seul
Quelque chose brûle
c'est un poème
comme on se souvient
par coeur
de l'aube qu'on ne voit plus
Mais du chemin
qui mène
Là
(Cahier n°13 / 12-03-2021)
Dans l'écart
il y a
l'infinie délicatesse des jours
Du lien d'une pensée
au mot
qui partage une image
Cette beauté
qui surgit
sans définition
Seulement se reconnaît
s'espère
L'infinie délicatesse des jours
Que nous traversons
comme heure
promesse ou étreinte
Le soleil
(Cahier n°13 / 11-03-2021)
Ce qui persiste
D'un frisson de froid
une attente
ou bien l'aube
Notre "irréductibilité"
au régime défini
des discours
- Nous manquons
Quand subrepticement
apparaît
Le visage
la pente d'un toit gelé
ou encore
Une fleur
Car toute l'immensité
de notre
incertitude
Elle aussi
est
Monde
(Cahier n°13 / 09-03-2021)
D'une blancheur
la gelée
Aux fleurs
doutant de leur époque
Un embrassement
malgré
Dans l'immensité du rose
aussi le désarroi
Sur la lèvre
un baiser
Dans le presque silence
juste le rideau
qui s'ouvre
D'une image
(intérieure celle-là)
(Cahier n°13 / 08-03-2021)
Beleza
Há de aproveitar
a luz do sol
quando se abrem
Os seus olhos
O medo
talvez
acalmará-se
Hoje
acordáramos
com aves
A madrugada
parece com a sua mão
Leveza
Esticando o seu corpo
Há de aproveitar a luz do sol
Até as sombras
que acompanham
seu movimento
Bonitinho
(Caderno nº13 / 07-03-2021)
Ce qui surgit
n'est autre que poème
Écart
déplacement
Clarté de l'aube
et tristesse infinie
Le calendrier
fixe sur le mur
effeuille ses oublis
Le soleil prend le goût
du citronnier
Nous construisons nos doutes
de surprises
Et d'un élan
nous allons voir
La mer
(Cahier n°13 / 06-03-2021)
Devant la pluie
comme rideau
(elle vient)
La mélancolie
abîme son attente
As-tu déjà pensé que tu pourrais n'avoir plus droits aux mots
Le silence est cette image
qui ne se représente
plus
Derrière la vitre
l'eau
comme monde
Insaisissable
La mélancolie
que pour rien
nous n'échangerions
Est aussi défaut
de cet irréel
(Cahier n°13 / 05-03-2021)
A l'affolement des oiseaux
Leurs ailes essoufflées
Le rêve
replie sa chemise
de nuit
Comme acte de brisure
les fleurs
ouvrent
nos yeux
Quelques instants
nous sommes
ce temps
Infime morceau de matière
pris
dans un éclat
De vie
(Cahier n°13 / 04-03-202
Approuvant la lumière
comme
on chute du ciel
A l'immobile
instant
J'ai tenu l'équilibre
L'aube est peau
et le monde apparu
J'ai croisé ses promesses
Chut je les partage ici
Dans le rouge lointain
persévère l'infini
et de pierres
ou de fleurs
Un désir
comme s'ouvre une nuit
Nous tenons de promesses
et mourons
D'un oubli
(Cahier n°13 / 02-03-2021)
Se devine
en fermant les yeux
la presque fleur
Du cerisier japonais
Indifférente
L'Orient s'ouvre comme un rêve
Au soleil discret
Quelques gestes
A la beauté d'un mouvement vers
Son attente
(Cahier n°13 / 01-03-2021)
Les premières fleurs
d'un prunus sauvages
blanches
apparaissent
le ciel
Comme étendue dorée
C'est une couverture
Nous survivons
le temps nous traverse
le semblant (parfois)
nous porte
Des images
des images
De cette nécessité
de nous représenter
Autrement
(Cahier n°13 / 25-02-2021)
Dans un peut-être
de clarté
L'eau-forte d'un nuage
Sa peau est diaphane
Mouvement de ta pensée
avant que ne se fixe
l'idée
Ce qui échappe
c'est alors la beauté
d'un désir
Se redéploie sur le monde
Sa fierté
Loin
très loin
loin très loin
De tout ce qui
veut
Se dire
(Cahier n°13 / 23-02-2021)
Dum sonho
tão profundo
aparece o mar
Aquele desse lugar
Canto Verde
Ceára
Já disse
que gostei muito
de ficar para lá
Apesar do vento
apesar da solidão
Me lembrei
o café da manhã da Francinete
as discussões com o seu marido
Antonio Carlos
Familia de pescadores
no lugar onde o Orson Welles
fez o seu ultimo filmo
"It's All True"
O irmão do Antonio
sabia navegar da noite
só olhando
as estrelas
Adinhar na escuridão
o movimento do mar
como aquele movimento
também das saudades
Isso é verdade
(Caderno nº13 / 21-02-2021)
D'un nuage de poussière
rose
et puis disparaît
Comme d'un grand récit
l'aube
Offerte
Le sensible disparaît de toute représentation
du monde
la mémoire de son idée
prend la place
Le manque
apparaît
L'image
se décolle
en son angle
Le faux se dit
Et du rose devenu sang
comme silence
nous cherchons une ruine
Abîmée
Attestant son réel
(Cahier n°13 / 20-02-2021)
Comme les temps
d'embrassements
D'un nuage
voler la buée
Le corps fut
traversé
transi
Le froid la chaleur
Ce qu'est
ce qu'est cette heure
Ce dépassement
Car nous étions
Débordement
Cette minute même
quand la clarté
sortit de ton épaule
Nous étions aube
comme la mort
et nuit comme le soleil
D'une phrase
d'un baiser
D'un autre temps
(Cahier n°13 / 19-02-2021)
Parfois
l'impossibilité
D'un ciel laiteux
presque
opaque
nous restons sans image
Comme traversés
d'une existence
morne
Interrogeant la force
le courage
les dieux grecs
ou l'herbe
redevenue
verte
Un oiseau (bleu) traverse
Il déchire en
deux
la vision
Ce n'est pas une image
Juste la tension du poème
effaçant son partage
Un reflux
Plus loin les arbres
Plus loin les arbres
vieillissent
Leurs écorces
(Cahier n°13 / 18-02-2021)
La matière
comme pierre
terre
dureté du fer
C'est le temps
Se dégage une clarté
quand à l'assemblage
de deux morceaux de bois
apparaît
L'angle
L'image surgit dans la durée
Regarde le bois qui brûle
Sa rupture
Car il ne s'agit pas de ralentir
mais de voir
Et la bourrasque qui t'emporte
est aussi mesure
Interrompant ta pensée
elle devient
Souvenir
(Cahier n°13 / 17-02-2021)
Comme la feuille
retournée
vers la lumière
Juste sur la peau
le soleil de l'hiver
Alors le souvenir
- la pensée est sensible
Les trouées restent possibles
Te voici visage
Et dans les nervures qui échappent encore
Il y a miroir
Tel ce mouvement
Deviné d'un sourire
(Cahier n°13 / 16-02-2021)
Le poème est l'endroit
d'une lutte
Se précise
sa pensée
Comme on persiste
par le langage
Traverser la forêt
Rien
le vent
a désespéré
de l'aube
La nuit est sa matière informe
De cet informe naît l'insensé
qui déjà
- Alchimie disait l'autre
perçoit
dans le bleu
l'inattendu
de l'or
Ravissant tes yeux
Suspendant dans le ciel
Ton désastre
(Cahier n°13 / 15-02-2021)
No frio daqui
(muito frio)
Só um pássaro atravessa
- Porque somos tão sozinhos
E o ceu amarelando na madrugada
não atende nada
Mas bote a sua camisola grossa
sai pra andar a pé
Na natureza
Quem sabe o que puder acontecer
Quem sabe
(Caderno nº13 / 14-02-2021)
L'encre est violette
elle prend
par l'Est
Et le poème
qui abîme le ciel
- il crève la nuit
déborde le regard
A l'oblique des toits
De neige
L'image gardée dans le revers
s'expose
dans l'écart
d'avec les mots
S'ouvre s'ouvre
Car ce qui fut
amour
est un monde
Ou plutôt
là où se pointe
toujours
Son apparition
(Cahier n°13 / 13-02-2021)
La nuit
c'était aussi le possible
Le rêve qui se
tisse
Entre les mots
Là où se négocie
le partage
De la raison
de la folie
Indissociablement liées
dans une respiration
Le jeu découvre l'heure des loups
-Je me tiens présent dans ce déséquilibre
Mesdames et messieurs
voici
Hamlet
En ces pauvres temps
Regarde le miroir
(Cahier n°13 / 12-02-2021)
Le ciel
habillé de rose
à de rares
oiseaux
La neige est restée
comme cet inattendu
- Là-bas ils espéraient la mer
De cette légèreté soudaine
Voilà
c'est ce que nous voulons
Vivre
Non pas la joie d'un paysage
(on s'en fout)
mais le surgissement
libre
D'une autre apparition
Du jour
(Cahier n°13 / 11-02-2021)
Cette fois le silence
était
Etendue
Il y avait la neige
Le linge était resté
dehors
Un reste d'amour aussi
comme de la beauté
gardée
d'une joie
Ce qui reste
ce qui est possible
La peau aime
la douceur de l'étendue
Quand on ne voit
ni la pierre
ni la terre
Et que seulement le ciel
est un prolongement
de blanc
Le linge est une grande voile
immobile
qui de couleurs
Les relie
Tous les deux
(Cahier n°13 / 10-02-2021)
Ô des embrassements
comme neige
l'oubli
sur notre corps
Voici que la pensée
refuse
de se rendre
C'est une étreinte
qui le dit
C'est peu
Toute de blancheur
c'est celle
de Mandelstam
Hier nous nous sommes
allongés
sur un banc
(Cahier n°13 / 09-02-2021)
A l'engourdissement du froid
les arbres nus
restaient
silencieux et immobiles
Comme des hommes
Et leur beauté
paraissait
digne
Un visage de Giotto
Comme en nécessité
aussi
Ils traverseraient l'hiver
(Cahier n°13 / 08-02-2021)
Presque le silence
à la lumière
très lente
On le dit
les yeux s'habituent
La durée
diffère
la perception
Jusqu'au chant
entendu
de l'oiseau
Tout respirant
A la pierre d'angle
s'ajuste l'infini
Des souffles se croisent
recousent le matin
- As tu rêvé
- Déjà je me suis réveillé
(Cahier n°13 / 06-02-2021)
Nous finirons par oublier
Devenir
ce que l'on dit
de nous
Nous serons l'image des mots
Comme l'absent
dans une salle d'attente
aurait tordu le temps
L'aube
(qui peut être midi)
c'est le point
- L'image ne colle plus
Nous nous défaisons d'elle
quand apparaît la clarté
qui passe par le bleu
Là dans la zone
proche du coeur
s'ouvre
sa durée
Il y a des arbres
et quelques toits
le gel
a blanchi
l'herbe
On dirait un bleu "adorable"
Ce n'est qu'une autre image
mais nous nous sommes
Échappés
Et je me suis souvenu
De toi
(Cahier n°13 / 05-02-2021)
A la douceur
inattendue
de l'aube
La colère
contre ce monde
apparaissait
- Telles lueurs
Étions-nous seuls
Étions-nous vraiment moins nombreux
A l'arc ascendant d'une clarté
la sensation gardée
D'une pensée aussi
Une autre appartenance
à ce même monde
La manifestation est à 11 heures
(Cahier n°13 / 04-02-2021)
Le vent
se joue
des équilibres
Jusqu'aux nuages
réfugiés
dans les branches
Je garde des lueurs
comme on espère
un point
Une respiration
qui toucherait
le cœur
Je suis
Et toute la pluie
qui inonde
aura sauvé
Ma peine
(Cahier n°13 / 03-02-2021)
Nous avions quelques ailes
Et d'une beauté
infinie
nous traversions le manque
Ce sont des pensées
juste légères
Insaisissables
- Je ne me souviens plus
Et le silence n'est pas
l'absence
Il reste entre les mots
l'espace aussi
De l'aube
(Cahier N°13 / 02-02-2021)
Revenir à la nuit
au velours comme peau
de son obscurité
Peut-être ne voyons-nous plus le monde
Dans son désir capté
Ô gouffres
Comme surgissent les fantômes
j'avais fui la clarté
pour l'iris
de tes yeux
Juste ignorant
Ta pensée
(Cahier n°13 / 01-02-2021)
Não sei mais
e estou procurando
as palavras
Preciso ir para lá
é como uma escassez
de oxigenio
Andar nas ruas de Botafogo
achar um retrato
da beleza
Só um
E na volta do apto do Reneto
Escrever
pensando que o Congo
faz falta
(Caderno nº13 / 31-01-2021)
Quelques habits
les mêmes
finissent de sécher
Ils ont leur temps
comme celui du poème
La nuit s'achève
doucement
tout n'est que solitude
Le moteur d'un frigo
le désordre des livres
même les nouvelles
(qui n'en sont plus)
Il reste quelques idées
aux ailes d'oiseaux
dans le bleu lacté
de l'aube
- Cette atrophie manquée
Une femme sort de chez elle
Refermant la porte
Elle ouvre aussi le monde
(Cahier n°13 / 28-01-2021)
De la joie
resterait
quelque part
cachée
Avec ta main
l'ombre d'un oiseau
dans le jour
sur la table
Le désir d'un embrassement
Il reste combien de temps
De la joie
resterait
comme silencieuse
comme révoltée
L'étreinte inattendue de cette inespérance
Le chagrin gardé
qui disparaît
quelques instant
à la lumière
De la joie resterait
On dirait
(Cahier n°13 / 27-01-2021)
Quelques oiseaux
échappés
d'un rêve
Volé
Même un objet
ne peut être réduit
à ce qu'il est
La part de songe
n'écarte pas le réel
Elle le dit
Je suis les ailes
qui donnent corps
à ma matière
Je vole j'ai volé
Sans cette image
mon cœur
ne vaut pas
son poids
(Cahier n°13 / 26-01-2021)
Dans le corps
vibre
le désarroi
de l'espace
volé
L'aube est là
sans la pouvoir
toucher
Déjà la fissure
a séparé
le regard
Le tremblement
comme on brûle
une lueur
sans chaleur
Des oubliés
perclus de silence
Déjà le coeur
déjà le coeur
(Cahier n°13 / 25-01-2021)
Tem uma ave
no fio da cerca
Ele vai ficar um pouco
depoís irá embora
Tá simples
Tão simples
E porque não o posso fazer
Não quero mais\
desse mundo
Que seja normal
que seja anormal
Quero
os braços dela
(suas asas)
na madrugada
quando ninguém
ainda não sabe
o que nesse dia
vai acontecer
- O sol
tá amanhecendo
(Caderno nº13 / 24-01-2021)
Dans la veine
du bois
restait
l'oiseau
Comme apparition
l'œil cherche son image
(ne devons-nous ne plus penser qu'à "ça")
La pluie étendait
son espace
Sur la table
on pouvait écrire
Le poème
(Cahier n°13 / 23-01-2021)
Ô
comme un envol
Les os
devenus
légers
La pensée
échappe à la tourmente
le vent
Sur le visage
J'ai vu
ta bouche
dire le poème
Il écartait le temps
comme cet autre
- un souffleur de verre
A la beauté
le corps
fait
monde
dans l'ivresse
Regardez
Il reste des images
Regardez
Ô
d'une inconscience coupable
quelques secondes
j'ai refermé
Les yeux
(Cahier n°13 / 22-01-21)
La porte
était une porte
sa vitre
Laissait voir
la nuit
Je n’avais d’autre
image
Volé comme vous
à leur possibilité
Un réel sans espace
dans un temps
circonscrit
Il y avait le cri
que l’apprentissage
avait rendu parole
mais qui parfois
ne voulait plus
RIEN
Dire
La porte était une porte
Est-ce que quelqu’un
aussi
Entend
(Cahier n°13 / 21-01-2021)
Comme le tremblement
la peur
qui surgit
du vent
Déshabille
aussi
la pensée
Il reste quelques mots
épars
sur la table
Des cartes
mille fois retournées
espérant
Le Chariot
Dans le mot du poème
se glisse parfois
l’invisible
Cet écart non su
d’où surgit l’improbable
Ce nécessaire inconnu
à toute condition
Possible
Un oubli
Une inquiétude
ou encore
Une joie
(Cahier n°13 / 20-01-2021)
La nuit
est restée
Cela n'arrive jamais
Voilà
l'aube a fui
Comme une phrase
inexorable
Chacun murmurait
son chaos
son désordre
son inappartenance
Le vent
traversait
les os
Dans un souvenir
la lueur était une dimension
nous pouvions
même nous toucher
Des yeux
L'obscurité
est comme cette neige
sombre - si belle
On voudrait juste la garder
dans le revers
du cœur
Se toucher
les corps
pour traverser
La nuit
(Cahier n° 13 / 19-01-2021)
D’un geste
façonner
l’aube
Comme on dessine
Sans savoir
une pensée
La lumière est conjointe
d’un amour
Quand à l’oubli
de tous les possibles
La lueur
désigne
son infini
Alors le jour s’est écrit
Au revers
D’un miroir
(Cahier n°13 / 18-01-2021)
Um pouco mais tarde
na manhã
Depois do café
Bem sei que nada
vai acontecer
hoje
No entanto
espero
Sempre tem um desvio
entre
o que se tá pensando
e o que vai ocorrer
A vida como esse jogo
Não o jogo do bicho
mas entre a certeza
e uma vontade duma outra
realidade
Um espero certo
na qual
estiver melhor
Deixar
O cavalo na chuva
(Caderno nº13 / 17-01-2021)
Dans l’herbe boueuse
apparaît
le chemin emprunté
Les mêmes pas
Quand dans le ciel
s’abîment
quelques nuages
Oubliés du vent
Ô trouble trouble
La pluie dit
que je suis encore
Le même
(Cahier n°13 / 16-01-2021)
- Qui est là
A la porosité
du jour
se détachant des rêves
L’être
capté par le miroir
s’écrase sur l’image
OR
Nous ne sommes pas
la représentation
à laquelle nous assignent
Ces images
Nous échappons
Nous échappons
Tant
et si bien
que nous disparaissons
Nos rêves
sont un autre monde
nous « jouons »
entre les deux
Qui fixe l’image
empêche aussi
Le je(u)
(Cahier n°13 / 15-01-2021)
Là
dans le tourment
de l’inutilité
Qu’un nuage
prit sa forme
de baleine
Nous mesurons l’écart
de notre
inadéquation
Cet imaginaire
en forme de promesse
vendu à l’étal
- La main coupée de Cendrars
sur un lit de glace
rayon poisson
Dans l’aube
quelques oiseaux
peinent à devenir
Image
Le désarroi est tel
que notre rétine
se décolle
Peut-être plus tard
Peut-être recousue d’un ciel
à la peau
Qui frémit
(Cahier n°13 / 14-01-2020)
D’une présence
à l’aube
le temps eut lieu
de place
Presque
à l’écart
La pluie recouvre la peau
Comme nudité
le regard
Car il s’agit de redonner
Matière
Nous sommes désappropriés
Le geste
le mot
Assis à la table
je suis l’aurore
l’inaltérable monde
Cette pensée
à la veine
D’un minerai
(Cahier n°13 / 13-01-2021)
Dans la poche
cette image
Le feu brûle
Comme la nuit
dévorant par le rêve
toute la fausseté
du monde
Et d’aucuns de marcher dans la rue
Croiser les certitudes
des solitudes aussi
Le feu brûle
Dans le ciel tigré
j’ai collé cette image
Quelques uns se sont arrêtés
nous avons touché nos abîmes
Le feu brûle
Plus tard j’ai dansé
Avant de refermer la nuit
(Cahier n°13 / 12-01-2021)
A la sensation
interne du regard
s’ouvre
un autre espace
de la durée
Se recompose l’image
Comme se devine
la blancheur de la gelée
dans le froid
d’avant l’aube
D’une étreinte vécue
je traversai le jour
le monde réappris
tenait lieu
Du prodige
(Cahier n°13 / 11-01-2021)
No frio da manhã
me lembro daquele frio
nas Minas
Perto de Milho Verde
Na lanchonete da rodoviária
Um rapaz
não tomou um café
mas uma pinga
na madrugada
Aquecer o interior
deixar o pensamento
andar se evaporando
Me perdi nas brumas
para lá
Por alguma razão
(melhor não falar)
Ainda hoje gosto de me perder
assim
no qualquer lugar desse país
Talvez me reconheço nele
O interior meu
no frio
precisando daquele
Calor
(Caderno nº13 / 10-01-2021)
D’une joie incertaine
comme la feuille
cherche la lumière
- le poème est une plante
à la blancheur de la gelée
Nous tenons
Rappelle-toi cet enfant
à table jouant
de l’équilibre sur deux pieds de sa chaise
plutôt que de manger
J’ai couru dans la nuit
pensant te retrouver
il n’y avait que la nuit
et pourtant j’ai couru
Je suis devenu rêve
Et dans le vert des nervures
il y avait des veines
car nul ne peut dire
alors
Comment naît
ta pensée
(Cahier n°13 / 09-01-2021)
Alors ce qui
persiste
au désarroi
de cette raison
qui s'impose
Je vois
sans me reconnaître
dans le miroir
L'écart tient lieu
de répit
le silence n'est pas tout
ce qui reste
"Nous ne sommes pas réductibles"
A l'horizon qui s'obstrue
le mot qui se cherche
est mouvement
espoir
inconsidéré
devenant geste
D'abord
Un autre partage
de l'espace et du temps
Bref
D'une appartenance biaisée
(Cahier n°13 / 08-01-2021)
De l’insaisissable perçu
la lueur
s’échappait
Une vie de sable
statue
désagrégée par le temps
Reste le vert
du lierre
la courbe dessinée
d’une épaule
L’assurance gardée
que cet – insaisissable
Disparaît
(Cahier n°13 / 07-01-2021)
D’une écriture
sans corps
comme s’il ne devait rester
qu’un écartèlement
Souvenir
Espérance
Sur le point de froid
de la gelée
L’oiseau
danse
Je l’envie de vivre
Remisé au chaud
je compte mes livres
les laissant à leur désordre
(mon seul bien)
Le poème est la trace
mais quand la vie elle-même
se restreint
L’azur si bleu
de l’hiver
d’infini
se cloue ici
A son exsangue éternité
(Cahier n°13 / 06-01-2021)
La douceur
habille le ciel de l’hiver
peut-être son
regard
De l’étreinte
nous avions gardé
la chaleur
Dans le lointain
comme persiste une image
le corps
Faiblement l’irradiait
Au jour devenu clair
il nous faudrait
- retrouver
Le monde
(Cahier n°13 / 05-01-2021)
Ce n’est pas tant le désir que la joie – le lien entre les deux, qui est touché. Les dissocier, c’est assigner notre corps aux seuls affects, et notre pensée à une errance sans effet. Restaurer comme on persiste, découvrir le point où l’espace les découvre. Tenir d’une main, ce que la nuit laissa de rêve : ce bouleversement des autres et de nous-mêmes, plutôt que la brûlure d’un monde, qui déjà nous ignore.
(Cahier n°13 / 04-01-2021)
Comme ce qui
prolonge la nuit
dans les méandres
de l’aube
Le rêve
- un baiser
la peau nue
D’une pensée
laissée sur la table
au matin
Quelque chose résiste
et ne rien dire d’autre
que cela
Quelque chose résiste
(Cahier n°13 / 02-01-2021)
Le froid de la gelée
blanche
étend comme un miroir
son ciel
de draps
J’avais oublié
L’oiseau
à charge de manger
car il est son seul mouvement
La clarté
s’étend à l’invisible
Je suis traversé
encore
de sommeil
A l’infini des rêves
De quelques envols
devinant
l’azur
A l’horizon d’une fenêtre
(Cahier n°13 / 01-01-2021)
Dégagée
de toute certitude
A la fragilité
- l'aube paraîtra-t-elle
La solitude
comme nudité
de toute espérance
Brûle
le feu
devenu poème
Il ne restera rien
La cendre est nuage
Persiste néanmoins la beauté
Non pas son idée
non pas son réel
Mais son présage
à l'orée obscure
des inattendus
Quand aux illusions
du factice
répond la morsure
de l'insaisissable
Peut-être
Dans ce manque
égaré
où gît encore
Ton élan
(Cahier n°13 / 31-12-2020)
Quelques bruits
dans la maison
à peine rangée
Le rêve
donnait vie
aux objets
Ouvrant
des passages
à l’infini
Sur la table
les livres
le vieux jeu d’échecs
une bougie
des écouteurs
un couteau
les crayons
De l’un à l’autre
- singulier et pluriel
se joue la présence
Dans le feu
brûle
le reste de la nuit
(Cahier n°13 / 30-12-2020)
D’un silence
d’après pluie
Les nuages
s’étirent
comme se renverse
l’aquarelle
Les arbres
dans le contre-jour
nus
sont noirs
Rien ne pleure plus
Ici
les larmes ont coulé
dans le délaissement
du monde
Le répit pauvre
des suspens
à l’apparition vaine
des clartés
Toute espérance bue
Il reste la beauté
(Cahier n°13 / 29-12-2020)
A la peau du ciel
comme grain de matière
dans la nuit
Ce désir
- car voici l’aube
ou encore l’ode
A la caresse de la durée
L’étreinte du jour
qui s’oublie
dans le désespoir
des rêves
Le corps est pensée et le poème
ce qui les tient
l’un à l’autre
Nous sommes poème
D’un reste de rêve
d’un reste de nuit
de ce qui persiste
De nos embrassements
(Cahier n°13 / 28-12-2020)
E agora
estou ouvindo
a solidão do vento
Na noite profunda
Parece uma canção bem antiga
Uma queixa
sem dor
quase uma alegria
Estar no mundo
atravessado pela chuva
gritando o sumiço do amor
E apesar de tudo
sentir
o vento no peito
a madrugada aproximar-se
Ser o último homem
sem espelho
pois ninguém virá por aí
Na noite profunda
eu danço
Eu danço
(Caderno nº13 / 27-12-2020)
A la lenteur
de l’heure
le travail
Donne forme au matériau
Terre
pierre
bois
A l’application
peu à peu
surgit le prodige
Dépassant l’assemblage
L’être gît
dans un enduit
d’argile et de sable
Le lambris d’un rampant
La pierre laissée sans histoire
Trop lourde
Corps
à l’intensité brûlante
Toute lumière
(Cahier n°13 / 26-12-2020)
La respiration
plus calme
du jour
Après que l’aube
déchirée
ait ouvert l’infini
L’oiseau traverse
La lumière quelconque
Le mouvement léger
des branches
rompt l’immobilité
Tout tient de l’équilibre
Un homme assis
murmure lui aussi
sa présence
(Cahier n°13 / 25-12-2020)
Le faux de Noël
ne cache
que du faux
Jusque dans le surgissement
de sa joie
Peut-être un chemin
détrempé de pluie
Un silence
La solitude
Dans le citronnier
une guirlande
clignotant
Quelques images
une persistance
rien de plus
La rémanence
d’un manque
plus important
(Cahier n°13 / 24-12-2020)
Le vent
déshabille la nuit
de soie
nuageuse
Il pleut (des tristesses)
Comme jamais
la solitude
avait souvenir
d’étreintes
De corps et de pensées
D’inventions prodigieuses
- Nous nous reconnaîtrons dans l’ombre
A l’éclat seul
de quelques étoiles
A la lumière
toute aussi fulgurante
qu’un baiser
Laisse apparaître
déjà
De l’oubli
(Cahier n°13 / 23-12-2020)
Du violet
et du jaune
sableux
Le vent
pousse l’aube
à son inverse
D’Ouest en Est
Et dans le déchirement
d’un nuage
apparaît le bleu
D’un reste de ciel
Dans le même sens
quelques dernières feuilles
s'envolent
Détachées de leur branche
Qu’importe
que le poète vende des images
à rebours du temps
Il saisit la clarté
sans faire promesse de mouvement
l’espoir
Est faux-semblant
la joie échappe
A sa mesure
(Cahier n°13 / 14-11-2020)
La pluie
comme un baiser
dans ta bouche
Car nous sommes devenus
du temps
Corps
battement du vent
Ainsi au cœur
de l’aurore
qui apparait
- je suis désir
dit-elle
Et l’eau traverse
comme disparut
la pensée
à l’action d’aimer
ruisselante
D’être
(Cahier n°13 / 13-11-2020)
Au bleu
transparent
pointe l’orange
des baisers
Un reste sensible
et caché
du monde
refermé comme le couteau
Séparé
Il apparaît dans le nouveau
la pensée d’un ordre
(figé)
s’imposant aussi
à la nuit
L’aube dans sa fuite
échappe des couleurs
comme l’irréductible
sentiment
L’assignation désertée
œuvrant condition
De solitude
(Cahier n°13 / 12-11-2020)
Les arbres
aux mains coupées
apparaissent
dans le gris sombre
d’un manquement
de nuit
La joie persiste à l’image
Même restée silencieuse
le mouvement
deviné d’une pensée
laisse sourdre
La plainte
la douleur
Mais aussi le chant
(Cahier n°13 / 11-11-2020)
Le feu
avant l’aube
Comme appel
des lueurs
De nuits
traversées
S’offrent les surgissements
inconnus
Tel
cet embrassement
que seul
gardera
l’inouï
du poème
Brûlé
avant même
Le jour
Comme amour
(Cahier n°13 / 10-11-2020)
Le rayon du soleil
apparaît
Il dessine
les espaces
non géométriques
Comme le temps
peut être respiration
l’étendue est insaisissable
Naissent et disparaissent
des formes
Nuages lumineux
Sentiments
laissés sur la peau
aux souvenirs
A l’effeuillement des arbres
il reste à cet
inattendu
L’ouvert
d’un étonnement
(Cahier n°13 / 09-11-2020)
Não vou sair
deixei o meu gorro
sobre na mesa
O dia está amanhecendo
mas vou ficar
Escrevendo um poema
pensando
numa namorada
que foi
embora
Todas as coisas da vida
de que não sei falar
Procurando uma luz
uma certa qualidade
da clareza
Pra existir
Pra desaparecer
(Caderno nº13 / 08-11-2020)
Des feuilles restées
encore
à l’affolement
des oiseaux
Nous vivons tremblants
à l’avenir
d’un ciel
laiteux
et presque opaque
Résistant au soleil
Folie folie folie
La cendre jetée
disparaît aussi
dans le vent
(Cahier n°13 / 07-11-2020)
L’envolée à l’oblique
d’oiseaux
tombant vers le soleil
Apaise
l’inquiétude
qui demeure
Un écart
Quand d’un embrassement
lointain
il reste le souvenir
La clarté de l’aube
- en son surgissement
découvre
à la pliure du ciel
qui pourrait être
un livre
Le poème
laissé inachevé
des amours
Les vieilles herbes brûlent
D’une aile vacillante
Je m’écarte moi aussi
(Cahier n°13 / 06-11-2020)
Nous portons
comme perle
précieuse
Le secret de l’aube
enrougissant le ciel
écarté
Seule richesse
répondant au souvenir
d’une enfance
JOIE
à l’écrin du monde
Ma grand-mère avait quelques bijoux
comme il se devait
de paraître riche
Au désarroi démuni
de notre indigence
(Cahier n°13 / 05-11-2020)
Sur le toit
d’une première
gelée
Le blanc dessine à la poussière
Le froid
dans les os
sous la chair
- Le soleil apparaît
Nous sommes
deux
L’oiseau à l’instant
relie deux branches
Un livre ré-ouvert
à la pensée de
Mario Rigoni Stern
(Cahier n°13 / 04-11-2020)
A l’œil
du jour
qui indifférent
étire sa clarté
Le désarroi réduit le silence
Et l’or
étendu de la lumière
pénètre
maussade
dans la chambre
L’image sèche
éloignée de son déploiement
de sa résonance
de sa démesure
Serre le cœur
désormais solitaire
happant le chant
d’un oiseau
comme prodige
Qui
en pensée
déjà
Redonnerait
du ciel
(Cahier n°13 / 03-11-2020)
D’un nuage
vent
Comment naît
la pensée
D’une caresse
le tatouage
- Ainsi nous disparaissons sous la pluie
Le grain de la peau
dit
la beauté
Tel
un baiser
pour toute destinée
Restent
les arbres penchés
Quand dehors
il n’y aura plus de vent
(Cahier n°13 / 02-11-2020)
As ultimas folhas
balançam-se
no vento
A sensação está pequena
como estão poucas
as minhas palavras
Sempre morei
perto do silencio
Num quarto de hospital
ouvindo o sopro
do meu avo morrendo
Sozinho mais tarde
num apto deserto
olhando as horas
Assim o tempo
Sempre foi um companheiro
Um camarada
Basta-me dum nuvem
pra pensar
imaginar que
o que está acontecendo
Poderia ser
diferente
Uma forma certa
que alguns nomeiam
desassossego
Quando eu
naquela folha
vejo
A minha liberdade
Surgindo
(Caderno nº13 / 01-11-2020)
A l’opposé du vent
l’oiseau
comme une flèche
traverse
la lumière sable
Les arbres
se décharnent
de leurs feuilles
arrachées
Le trait noir
dessiné par les ailes
sépare de nouveau
l’œil de Buñuel
La vi-sion
L’image se déplie
Dans le jaune
laissé au grain de matière
on voudrait être peintre
et s’assécher de mots
Renaître de couleurs
(Cahier n°13 / 31-10-2020)
L’homme en grillage
sculpture du temps
- volé
reste assis
le corps penché
Comme pour infléchir
le cours de ses pensées
Sur la pierre découverte
des feuilles envolées
sans poèmes
à l’inclinaison du monde
Le vent le traverse
Muet comme d’autres
à l’appui de la clôture
de la main
montrent un nuage
Du langage comme du vent
Du silence
A l’ombre d’une clarté
soudainement
apparue
Aux pieds de l’homme
abandonné
(Cahier n°13 / 30-10-2020)
A la délicatesse
de l’instant
se partage
le désaroi
La lumière
d’une impossibilite
à se transformer
elle-même
écaille la grisaille
du sentiment
donné au regard
Nudité de l’être
apparaissant
à la seule image
qui puisse
Être
Tenir l’histoire des instants
A égale distance
Du récit
Qui puisse en découvrir
De nouveaux
(Cahier n°13 / 29-10-2020)
A luz do sol
ilumina
o resto da chuva
Acho
que quereria viver
neste tempo
por aí
Entre os dois
como quando fui menino
crendo
no infinito do mundo
Uma alegria
Somente um retrato
quadrinho preto e branco
com um corte serrilhado
- Lembre
Hoje
"Hoje é domingo"
Como dizia o poeta
(Caderno nº13 / 25-10-2020)
Dans le déjà
du jour
j'accroche le mouvement
donné par le vent
à la première
Image
Nous sommes
Insaisissables
A nous-mêmes
aux autres
à la pensée
Qui nous re-couvre
Dans la fissure de l'iris
le rose
des premières lueurs
L'image déjà brûle
Apparaît alors la promesse
insaisissable
elle aussi
Comme s'échappant de l'arcane
Ta révolte
(Cahier n°13 / 24-10-2020)
D'un désir
de compréhension
s'échappe
l'impuissance
Comme la feuille
incendiée de la saison
L'orange couleur
deviendra de la terre
ILS
s'emploient à nous réduire
au silence
LE PROFIT EST LA REGLE
TOUT EST BON POUR GARDER
LE POUVOIR
- Le fascisme est une possibilité d'alliance des puissants pour se maintenir
- La guerre est un commerce comme un autre
Dans l'aube
qui étire son ciel
Quelques oiseaux apparaissent
Ils écrivent dans les arbres
le mouvement presque intime
d'une caresse
qui pour aujourd'hui
tiendra seule
lieu d'une persistance
La pensée d'un autre monde
(Cahier n°13 / 23-10-2020)
Soudainement
l'immobilité
apparente
du jour
Presque la douceur
de la dernière
herbe coupée
L'oubli
comme le temps long
de la durée
Se déploierait la majestueuse
lumière
Arrêtée par l'oblique des toits
reprise
par l'ombre de l'oiseau
traversant le pré
L'oubli
Ô comme soudainement
la clarté
prend la place
(Cahier n°13 / 22-10-2020)
Aucun mot n'apparait
Dans le vent
ne s'ouvre
que leur absence
Au bavardage
répond
le silence
Le souffle ne vibre plus
le corps ne résonne pus
Après le cri
la voix se tait
On voudrait le secours d'une pensée
Rien
Sous la peau
la solitude
Dans l'insensé de la bourrasque
la pluie
aura raison
Des pleurs
(Cahier n°12 / 21-10-2020)
Le temps de la nuit
quand d'un ciel
d'eau
plus clair
le vent lave
comme la pluie
Les clartés
"Tenir le pas gagné"
loin du tohu-bohu
des vendeurs de paroles
Celui
de l'aube
sans dieux
Quand l'embrassement seul
peut conjurer ta peur
A l'apparition de quelques branches
méandres
de ta pensée
Voici le jour
qui ne résout rien
Voici le jour
de la nuit qui te quitte
Seulement
Inexorablement
Seulement
(Cahier n°12 / 20-10-2020)
Le mur avait
reverdi
"comme une goutte d'eau"
La fougère
poussait
oblique
D'un jardin sauvage et vertical
On s'éprenait du monde
de la vie
et de l'inattendu
Ce qui par ces temps
traversés
- occupés
Tenait lieu d'une absence
d'un écart
Mais aussi d'un prodige
(Cahier n°12 / 17-10-2020)
Le ciel
(à l'image écrite)
agrandissait ce réel
atrophié
Que la pensée en place
avait réduite
à l'économie
"Economie économie mon cher Horacio"
Qui se sachant moribonde
devenait commerçante
de mort
et de police
Alors l'image écrite
Nous creusons des écarts
des échappements illicites
Les nuages striaient l'infini
couleur de sable
et le mirage surgissait
Peu de chose
Chose du réel
redéployé
(Cahier n°12 / 16-10-2020)
A l'affolement tardif
les branches
éprises de vent
perturbaient la vision
Deux oiseaux
étaient immobiles
Silencieux aussi
à la froideur
qui avait chassé la pluie
Ils goûtaient
- spectateurs
des dessins d'ombres
A l'encre de Chine
En mouvement
que le soleil
glissait dans la tourmente
L'un d'eux s'envola
l'autre ferma les yeux
Je disparus moi aussi
(Cahier n°12 / 15-10-2020)
La brume
rappelle à l'endormi
son voyage
Rêvant se dessine
sanguine
le désir des corps errants
la poussière du soleil
en suspens
Comme entre ciel
et terre
Quand d'un fantasme
égaré
s'ouvre le monde
le poème dit
ce qui ne peut
Se raconter
Plus loin encore
que l'espace
ou le temps
A l'apparition d'un baiser
Tout comme au retournement
de sa feuille
A la lumière
(Cahier n°12 / 14-10-2020)
A l'immobilité
Presque
Le surgissement d'une couleur
Le ciel
des embrassements
s'écarte à l'infini
Quelques secondes seulement
- presque
L'étonnante possibilité d'une place
où se déploierait
Le seul sentiment d'être
Un mouvement
une résonance
Cet envol
Traversant le temps
(Cahier n°12 / 12-10-2020)
A clareza
do domingo
com chuva
Exatamente
depois da chuva
Quando o pássaro
volta
e que não se sabe mais
o sonho da noite
Mas que te deixa
numa suavidade
intensa
Acreditar na vida
Sem razão
sem esperança
Estar aqui
Morando numa certa qualidade
De luz
(Caderno nº12 / 11-10-2020)
Dans le retour
d'une image même
(Les feuilles de l'automne ruisselantes de pluie)
Le souvenir
devient puissance
Comme s'écartent deux points
confondus dans le lointains
s'éloignant à leur approche
La joie
est dans le temps
Et ce "même"
se surprend
à ne plus se reconnaître
dans le miroir
Qui le figeait
(Cahier n°12 / 10-10-2020)
Quand par dessus le toit
la première clarté
fut un baiser
L'épaule se retourna
A quelle fragilité
sommes-nous accrochés
Cahiers aux feuilles
noircies d'impossibles
Nous tenons de quelques points
Un Orion
Une Ourse
Une Bételgeuse
Les lèvres sur la peau du jour
conjurent
leurs disparitions
Le poème est la trace
la trace
Une étoile dessinée
avec la poussière d'or
d'un maquillage
D'enfant
Cherchant dans son dos
le souvenir
de leurs illuminations
(Cahier n°12 / 07-10-2020)
Se devine le jour
à une espérance
certaine
Presque la nuit déjà n'est plus
dans ce qui apparaît
La feuillée en sursis
dans le gris blanchi
à la divination du vert
et de l'or
déjà
pendu à quelques branches
Ce qu'il faut comprendre
c'est que je n'écris que du temps
une certaine lumière
insaisissable
Quand le poème
a déjà disparu
qu'à l'espérance certaine
il reste ce qui n'a pas
été vécu
Que ce qui est
est un écart
Ci-gît
Cette pensée intacte de l'élan
cette aube
Cette promesse
(Cahier n°12 / 06-10-2020)
La pluie
de l'automne
reste
comme la mémoire
trop lourde
Elle se ressent plus tard
sans qu'aucun soleil
n'apparaisse
Seulement l'herbe
reverdit
le souvenir persiste
- Dans ma poche
il y a de la terre
j'étais l'été
je disparais dans la brume
La pointe du froid
brûle déjà dans le poêle
Je referme mon gilet
pour écrire un poème
à la pluie de l'automne
Quand déjà le vent
détourne
ma pensée
(Cahier n°12 / 05-10-2020)
A l'ouverture du rideau
des restes de vent
tutoyaient
le soleil
Dans le désastre
laissé
l'insaisissable
avait traversé
La liberté se forge
ouverte sur le monde
non dans le surplomb
des salons (médiatiques)
Les barrières n'arrêtent pas les tempêtes
Quand d'aucuns
par leur appropriation du langage
se séparent
Nous montrant comme
Séparés
(Cahier n°12 / 02-10-2020)
A l'aube retardée
majestueuse
d'un soleil d'eau
L'herbe gorgée
avait poussé
hirsute
Les feuilles
(presque mortes)
imitaient l'or
Et dans la solitude
restée
sans imagination
Le mouvement
perceptible de quelques branches
assurait
Cette
durée sans attente
qu'offraient sans le savoir
La joie ou la peine traversées
Je veux dire
VIVRE
(Cahier n°12 / 01-10-2020
Dans les os
la pluie
comme transi
le manque
que le corps
a laissé
D'un embrassement
la lumière est venue
comme un chant
Dans sa clarté
l'oiseau
à la légèreté du nuage
disparut
Laissant l'échancrure
ouverte
du ciel
(Cahier n°12 / 30-09-2020)
D’un bleu
sombre
et presque
transparent
La nuit
tire
son effacement
Par la couleur
s’épuise l’obscurité
Tel un peintre
abandonnant ses brosses
Ce fut le regard traversé
jusqu’au cœur
que je vis la transformation
Sans nul autre besoin
j’étais devenu
Le jour
(Cahier n°12 / 29-09-2020)
Par des ocres
différents
se dessine
la journée
La table de bois
cirée
Le mur à l’enduit
de terre
Quand le dehors est à l’intérieur
reliés tous deux
par la lumière
C’est un silence
d’offrandes
Des feuilles jaunissantes
s’accrochent téméraires
à ce qui déjà
est passé
La danse d’un oiseau
L’été
Et soudainement le soleil
portant l’étendard
d’une autre clarté
Des morts nous gardons
des souvenirs
quelques objets parfois
Une présence au monde
que certains
ont laissée
Une couleur de terre
devenue
pigment
De la beauté
à laquelle seule
Nous nous sommes raccrochés
(Cahier n°12 / 28-09-2020)
Como uma lembrança
que andaria
desaparecendo
no chão
na terra
Uma folha
na qual a época
deixou
um poema
anónimo
Sempre penso
na sua beleza
Seu surgimento
seu brilho
seu sumiço
sua lembrança
Andando desaparecendo
no chão
na terra
Uma folha
na qual essa época
deixou
seu poema
Anónimo
(Caderno nº12 / 27-09-2020)
Le peu
du devenir
de l’aube
Il pleut
Mouvement d’une danse
Comme on referme
le gilet de laine
la main droite
sur le cœur
Mille oublis
Ne restent que les pensées souvenirs
Aussi la présence
tel un rouge-gorge
quelques herbes
hirsutes
L’apparition se fait lente
disparait
Le son comme un murmure
de la pluie
Que faisons-nous
Que faisons-nous
(Cahier n° 12 / 26-09-2020)
Aux surgissements
de la beauté
des gouttes de pluie
au linteau de la fenêtre
suspendues
RIEN
Le gris ardoise
des nuages
obscurcit
la pensée
Comme transit
la première occurence
du froid
(l'idée plutôt que le frisson)
Alors le peu de cet
éclat
LA BEAUTÉ
Est étrangère au monde
car ce monde
est devenu
étranger
à lui-même
(Cahier n°12 / 25-09-2020)
Le silence
Comme la plante
déploie
ses feuilles
blanches
à la lumière
Dans la caresse
des corps
reliés par la nuit
La chaleur
écrit le poème
des rêves
TU
es là
Et dans les forêts traversées
des embrassements
Un éblouissement
Comme le souvenir
gardé
de ce qui nous protège
Déjà
Transparaissent les nervures
comme offrande
Comme prière
A la nuit
(Cahier n°12 / 24-09-2020)
Comme s'étire
la nuit
Le poème
reste
d'un embrassement
Le désir
qui les unit
comme la pluie
Devient
source
Et dans l'offrande
au ciel
Demeuré
vide
Déjà des pensées
prennent forme
de nuages
Ô images
(Cahier n°12 / 21-09-2020)
La respiration
comme la mer
à l’incessant mouvement
Reste
dans le rêve
Qui suit
le souffle
est infini
Le jour et la nuit
surgissent en images
Se transformant
Rien d’autre qu’un nuage
UN AMOUR
Comme la soudaine lumière
Le teinta
De couleurs
(Cahier n°12 / 16-09-2020)
Restait
la pauvreté
qui dans l'aube
grise
doute du soleil
Quelques noisettes au sol
ont été laissées
là
Dans la vitre
le reflet d'un ailleurs
dit aussi
l'impossibilité de partir
Ô Afrique
Ô Congo
- De Brazza je rejoindrai Rio
Et l'aube grise d'ici
comme on compte les heures
accrochera ses clartés
aux lueurs
de ces restes-là
Émiettés
aux oiseaux
en retard
(Cahier n°12 / 15-09-2020)
Pouco a pouco
não me reconheço mais
nesse mundo
Sinto-me como
um afastamento
- Acho que me envelheço
Mas sem tristeza
Hoje é sol
e no mesmo tempo
as folhas já estão caindo
Me torno uma lembrança
Sou uma criança
Sem duvida nessa vida
nada fui mais
do que um menino
Atravessando sozinho a rua
Mas hoje
hoje está diferente
porque hoje
até longe desse mundo
Não tenho mais medo
De viver
(Caderno nº12 / 13-09-2020)